La Côte d’Ivoire a 62 ans. Pour la première fois depuis que le Président Alassane Ouattara est au pouvoir, la célébration officielle a eu lieu en dehors d’Abidjan. Et c’est Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, qui a accueilli les festivités marquant la commémoration officielle de l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté nationale et internationale. Comme au temps du père fondateur, Félix Houphouët-Boigny, qui en avait instauré une célébration tournante afin d’impulser le développement des villes et régions. C’est donc avec faste que la fête de l’indépendance a été célébrée à Yamoussoukro qui, pour l’occasion, a fait sa toilette afin d’accueillir les nombreux invités de marque dont le président bissau-guinéen Umaru Embalo Sissoko, également président en exercice de la Cedeao et le président libérien Georges Weah.
Les populations de Yamoussoukro, pour leur part, sorties nombreuses, ainsi que celles des autres régions venues en très grand nombre, dans un élan patriotique, ont pris d’assaut, dès les premières heures de ce dimanche 7 août 2022, la place Jean-Paul 2, lieu de la cérémonie, pour assister au défilé militaire marquant cette fête anniversaire, qui s’est déroulé, cette année, en l’honneur de non seulement la patrie mais également des 49 soldats détenus au Mali par la junte.
Tout commence aux environs de 10h avec l’arrivée des officiels. D’abord le président Georges Weah. Suivi de son homologue Umaru Embalo Sissoko. Sous le coup de 10 heures sonnantes, le président de la République Alassane Ouattara fait son apparition à la place Jean-Paul 2. Où les honneurs militaires lui sont rendus. Ensuite, il prend place dans le command car à bord duquel il effectue la revue des troupes. En même temps retentissent des coups de canon (21, au total). Pendant ce passage en revue du chef de l’État, le public, par endroits, laisse éclater sa joie à son passage. Après avoir pris place dans la loge officielle, le Président Ouattara ordonne le début du défilé des troupes placées sous le commandement du sous-chef d’état major général de l’armée de terre, le général de brigade Cherif Ousmane.
Un détachement de l’armée libérienne, pour l’occasion, défile aux côtés des troupes ivoiriennes. Le pays fait étalage, lors de ce défilé, de sa puissance militaire sur tous les plans. Ainsi trois tableaux sont présentés par les forces de défense et de sécurité. Le défilé aérien qui ouvre le bal. Suivi du défilé pédestre. Et enfin le défilé motorisé qui voit le passage de 227 véhicules et engins militaires. Les populations sont en admiration devant cette puissance de feu et les mouvements cadencés des soldats qui, par moments, leur arrachent des applaudissements à tout rompre. Le passage des troupes rassure plus d’un Ivoirien sur la capacité de leur armée à les protéger et à défendre l’intégrité du territoire contre n’importe quel ennemi intérieur ou extérieur.
Le passage des troupes fait ensuite place au défilé civil auquel 840 élèves et étudiants, l’avenir de la nation, participent. Durant deux semaines, ils ont été formés par des instructeurs militaires pour la circonstance. Cela, afin d’exécuter à la perfection les mouvements qui siéent. La jeunesse, à son tour, cède le podium aux 14 Districts. 28 gros porteurs défilent pour leur compte. En raison de deux porteurs par district. Le premier présentant les potentialités économiques et le second la diversité culturelle de chacun d’eux. Ce défilé a donné un cachet spécial à la fête. Au regard d’une sorte de compétition que cela a instauré entre ces entités territoriales. Encouragées en cela par leurs différents ressortissants qui envoyaient des tonnerres d’applaudissements et leurs ministres-gouverneurs qui se levaient au passage du convoi pour saluer et encourager les acteurs. Trois heures. C’est le temps qu’a duré cette commémoration qui a pris fin par le saut de parachutistes. On peut le dire sans se tromper. La fête fut belle.
Rahoul Sainfort, envoyé spécial