Maintenir le cap et se projeter dans le futur. C’est l’objectif du chef de l’Etat ivoirien qui veut transformer la Côte d’Ivoire en puissance industrielle à l’horizon 2030. Pour y arriver, le chef de l’Etat ivoirien a lancé un grand programme baptisé « Vision Côte d’Ivoire 2030 ». Pour favoriser son appropriation, le cabinet du Premier ministre a organisé, les 29 et 30 juin à Grand-Bassam, un séminaire de formation des journalistes et des communicants.
Directeur de cabinet du Premier ministre Patrick Achi, Karim Traoré, a déclaré à l’ouverture de cette rencontre qu’il est très important que ce document soit connu de la population, des hommes de médias, blogueurs, influenceurs et communicants pour permettre aux décideurs d’avoir des courroies de transmission entre les politiques mises en œuvre et les populations qui en sont les bénéficiaires. Il s’agit pour lui d’impliquer chacun dans l’atteinte des objectifs de ce programme de société qui engage le gouvernement, la population et la société civile.
Pour le gouvernement ivoirien, il faut changer de cap. En effet, 62 ans après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, l’économie ivoirienne continue d’être dépendante des cours mondiaux des matières premières agricoles et surtout d’évoluer dans l’informel. Désormais, la nouvelle politique agricole va consister à renforcer la compétitivité des entreprises industrielles de transformation et surtout garantir une croissance plus forte et plus durable. Pour l’élaboration de ce projet, Georges Bolamo, directeur de cabinet adjoint qui est intervenu sur le thème « Vision Côte d’Ivoire 2030 : orientations stratégiques et réformes pour impulser le secteur privé », a indiqué que le gouvernement ivoirien considère l’avenir comme étant le plus important. En 2030, selon lui, le PIB par habitant doit doubler, le taux de transformation des matières premières doit évoluer considérablement, le taux de pauvreté réduit à moins 20%, le taux de couverture en électricité doit passer à 100% en 2025.
Pour atteindre ces objectifs, a-t-il fait savoir, chaque citoyen doit jouer un rôle spécifique. « Les projets doivent être portés par les populations. Il faut réussir à avoir une adhésion populaire », a-t-il insisté. Et de révéler que depuis 2011, deux organes ont été mis sur pied : le Conseil national de sécurité et le Conseil national de politique économique. C’est seulement en 2017 que le second organe, a-t-il fait savoir, a été activé. Il a pour mission de mettre en place des stratégies pour l’élaboration de la vision 2030 du gouvernement ivoirien. Selon lui, un diagnostic sans complaisance de la situation de l’économie ivoirienne a été dressé. Après quoi, a-t-il indiqué, des solutions pour régler les problèmes dans les 10 prochaines années ont été trouvées. Le travail a été fait avec des cabinets privés, la Banque mondiale, le FMI, la BAD. La conclusion, il a été arrêté de mettre un accent sur le capital humain qui est essentiel pour l’atteinte de ces objectifs. En 2030, tout ce travail devrait permettre d’avoir un Ivoirien mieux formé, en meilleure santé, un peuple fier de ses valeurs et constitué d’une classe moyenne plus importante, une société moderne, des populations unies, épanoui et en paix.
Intervenant sur le thème « Le PCCET : la problématique des chaines de valeurs agricoles », Arthur Coulibaly, conseiller spécial à la Primature, a indiqué que le Projet des chaînes des valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) a pour objectif de permettre aux planteurs d’atteindre un niveau de développement qui leur favorisera une vie décente. Ce projet passe par la transformation économique, en changeant les outils de production, les hommes. Pour cela, il faut une économie structurée, capter les investissements étrangers directs, créer des emplois plus qualifiés pour une meilleure rémunération des acteurs du secteur.
« Vision Côte d’Ivoire 2030 » veut aussi réduire l’importation de tilapia par la Côte d’Ivoire. Modibo Samaké qui a présenté le thème 3 : « Le PSTACI : la problématique des chaînes de valeurs agricoles », a indiqué qu’en mettant en place le Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI), la Côte d’Ivoire veut atteindre une certaine indépendance alimentaire. « La Côte d’Ivoire vise une production de 500 000 tonnes de poisson d’ici 2030 », a-t-il déclaré. L’objectif est de réussir à réduire significativement la dépendance extérieure en protéines animales et halieutiques. Avant d’inviter les jeunes à investir dans l’aquaculture, un secteur porteur.
Thiery Latt
Karim Traoré a invité les hommes de médias à apporter la bonne nouvelle aux Ivoiriens
Les participants au séminaire ont pris l’engagement d’être des relais auprès de leurs compatriotes