Président de l’Union démocratique et citoyenne de Côte d’Ivoire (UDCY), Anicet Guela Gnanzi a participé à la 5e phase du dialogue politique. Dans cet entretien, il revient sur les recommandations de ce conclave diversement interprétées par les différents acteurs, notamment le PPA-CI, a formation politique et le RHDP…
Le Patriote : Dans une déclaration, vous indiquiez que la question de l’amnistie de Laurent Gbagbo ne faisait pas partie des 13 recommandations consignées dans le rapport final. Le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) soutient le contraire. Dites-nous réellement ce qui a été décidé sur ce chapitre ?
Anicet Guela Gnanzi : D’abord, il faut retenir que le dialogue politique n’est pas une instance de décision. C’est donc à juste titre que le rapport final signé par toutes les parties prenantes et qui rend compte fidèlement de ce qui s’est passé n’a fait que des recommandations. Vous l’avez dit, elles sont au nombre de 13 plus un souhait exprimé à la fin du rapport, celui de voir les Présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo avoir des rencontres périodiques de haut niveau. J’ai juste attiré l’attention de tous que dans les 13 recommandations consignées dans le rapport que nous avons signé le 4 mars 2022 ne figure pas de point concernant la loi d’amnistie. Le rapport final comporte deux importantes rubriques que sont les principales propositions débattues et recommandations. Et je répète que, dans les recommandations, ne figure pas la prise d’une loi d’amnistie. Soit dit en passant, parmi les principales propositions débattues figure un point sur « la limitation de l’âge des candidats à l’élection présidentielle »; si je m’en tiens à la logique du PPA-CI, cela veut-il dire qu’étant donné que la question a été discutée au cours du Dialogue, donc c’est un acquis ?
LP : Vos détracteurs vous accusent d’avoir pondu cette déclaration pour espérer vous faire un nom. Que répondez-vous ?
AGG : Le dialogue politique est à sa cinquième phase. J’ai été présent à toutes ces phases. Depuis lors, combien de déclarations ai-je pondu, comme vous le dites ? J’aurais plutôt aimé que mes détracteurs m’apportent la contradiction, me prennent à défaut. Qu’on me dise que contrairement à ce que j’affirme, la prise d’une loi d’amnistie figure bel et bien parmi les 13 recommandations faites au cours de la phase 5 du dialogue politique. Au lieu de cela, beaucoup ont préféré s’attaquer à ma personne. C’est bien dommage. La violence est vraiment l’arme des faibles comme l’a dit le Sage. J’aurais aimé la force des arguments plutôt qu’autre chose. Mais qu’ils soient rassurés, mon éducation ne me permet pas du tout de patauger avec eux dans la gadoue.
LP : Selon vous, ces différentes interprétations de ce qui a été décidé au dialogue politique, ne vont-elles pas mettre en cause les acquis de ce dialogue que tout le monde appelait de tous ses vœux ?
AGG : Il n’y a pas d’interprétation qui vaille. Le rapport final est un document écrit, lu en atelier et relu en plénière avant sa signature à la séance solennelle. Cette question doit plutôt être posée à ceux qui tentent de faire dire autre à ce rapport. Quel est leur dessein ? A supposer même que leur souhait aurait été que la prise d’une loi d’amnistie eut été recommandée au cours du dialogue politique et que cela leur a échappé, moi je pense bien que les rencontres périodiques de haut niveau, devraient bien pouvoir être une séance de rattrapage pour débattre de cette question et y apporter une conclusion heureuse. Surtout lorsqu’on observe l’ambiance fraternelle qui a prévalu le 14 juillet dernier lors de la rencontre des Présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo. Nous pensons que rien n’est tard, rien n’est gâté comme on le dit chez nous ; restons tous dans la dynamique de réconciliation en cours. Restons dans les bonnes dispositions observées ces derniers temps afin que le pays continue sa marche victorieuse sur la voie du développement pour le bonheur de tous.
Réalisée par Thiery Latt