Positionner la Côte d’Ivoire comme une destination touristique majeure, mais également, comme un acteur clé de la nouvelle gouvernance mondiale du secteur. C’est l’objectif fixé par l’Etat de Côte d’Ivoire et que le ministre du Tourisme, Siandou Fofana, a déroulé lors de la 116e Session du Conseil exécutif de l’Omt (Organisation mondiale du tourisme), du 7 au 9 juin dernier, à Djeddah, au Royaume d’Arabie Saoudite.
Cette assise qui a tenu toutes ses promesses, était présidée, à juste titre, par Siandou Fofana, président en exercice de ce Conseil et de la Commission régionale pour l’Afrique de l’Omt. La session s’est déroulée selon les directives du Secrétaire général de l’Agence spécialisée des Nations-Unies, Zurab Pololikashvili. L’occasion était surtout bonne, pour tout le gotha du tourisme mondial, de plancher sur « Les futurs du tourisme – Renouveau de la gouvernance et plaidoyer ». D’où le terme de « Tournant décisif » employé par les délégués pour en qualifier l’enjeu.
A la manœuvre pour le consensus permanent qui sied à la diplomatie, Siandou Fofana a su concilier les positions, en aparté, à travers de nombreuses audiences, ainsi qu’en plénières, fort de son imprégnation de tous les dossiers à traiter. C’est ainsi qu’il a su, avec ses homologues, dont Ahmed Al Khatteb, ministre du Tourisme de l’Arabie Saoudite, convaincre des dirigeants des secteurs public et privé à s’associer et à s’unir autour de ce qu’il est convenu de baptiser « L’Appel à l’action de Djeddah ». Qui est un engagement de l’Omt visant à repenser la gouvernance du tourisme à tous les niveaux, afin de mieux s’adapter aux défis auxquels le tourisme est confronté en tant que moteur de la reprise mondiale à la fin du Covid-19, cette pandémie qui a mis en évidence les vulnérabilités systémiques du secteur.
C’est donc à juste titre que l’Omt a appelé à la mise en place d’un système de gouvernance, de financement nouveau et repensé, dans le but de renforcer la résilience aux chocs futurs, tout en rendant le tourisme plus durable. Cette posture était aussi au centre du débriefing que le ministre Siandou Fofana avait eu, dès son arrivée, avec Mme Elcia Grancourt, directrice pour la région Afrique du Secrétariat général de l’Omt.
Résister aux chocs, selon le ministre ivoirien, « passe par des réformes structurelles et fonctionnelles plus fluides, comme la mise en place de bureaux régionaux de l’Omt qui s’avère pertinente ».
Une nouvelle gouvernance et diplomatie touristique !
Bien plus, l’activation de relations bilatérales et entre régions s’avère être une niche à explorer. A cet effet, il a eu plusieurs audiences avec M. Carlos Alberto Gomes de Brito, ministre du Tourisme du Brésil, Ahmed Al Kateeb, ministre du Tourisme du Royaume d’Arabie Saoudite, Yacine Hamadi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat de l’Algérie. Il en a été de même avec les ministres du Tourisme du Bahreïn et d’Afrique du Sud. Avec ceux-ci, Sindou Fofana a aussi exploré la piste de la création d’opportunités afin de faciliter la mobilité entre les Etats. La signature d’un accord de coopération entre les différents ministères et tous ces pays a été envisagée.
Gouvernance rimant avec visibilité d’actions, à Djeddah, l’Omt a poursuivi sa tradition de compléter les importantes délibérations de son Conseil exécutif par un débat ouvert sur les principaux défis et opportunités du secteur.
« Il est temps de voir grand », a déclaré le secrétaire général de l’Omt à l’endroit des délégués et des intervenants. Zurab Pololikashvili a souligné la nécessité « d’exploiter le potentiel unique du tourisme pour stimuler la reprise, offrir des opportunités et renforcer la résilience, en améliorant et en renforçant la gouvernance et en se concentrant sur l’emploi, la formation et l’éducation ».
Pour souligner l’ampleur du secteur et l’étendue de l’influence de l’Omt, les ministres présents à ce forum ont été rejoints par des représentants de haut niveau du monde des affaires, des destinations, des médias et de la communication.
« Les voyageurs aspirent à un retour à l’époque où les voyages étaient amusants, insouciants et pleins de surprises », a-t-il ajouté. Une vision en symbiose avec « Sublime Côte d’Ivoire », la stratégie nationale de développement touristique qui, justement, suscite un intérêt inaltéré auprès des investisseurs, des Etats et au sein de l’Omt. « Sublime Côte d’Ivoire » y est présentée, comme un modèle à dupliquer dans la gouvernance mondiale du Tourisme depuis sa mise en œuvre.
Jean-Antoine Doudou