La 2ème édition du Symposium Mine Côte d’Ivoire a ouvert ses portes hier jeudi 30 mars au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Initié par le Groupement des professionnels des Mines de Côte d’Ivoire (GPMCI), le forum s’articule, cette année, autour des enjeux de la politique du contenu local dans l’économie nationale.
Saluant la pertinence de ce thème, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a indiqué que le contenu local figure en bonne place dans les activités du ministère. « Le processus de la loi relative à ce sujet est relativement achevé, cette loi du contenu local dans les mines sera présentée à l’Assemblée nationale dans le dernier trimestre de l’année. Il s’agira au finish de jeter les bases d’une plus forte inclusion de nos compétences dans l’activité minière et favoriser l’émergence des champions nationaux », a-t-il fait savoir.
Peu avant, le ministre Mamadou Sangafowa a présenté une figure reluisante du secteur des mines du fait des réformes importantes menées il y a quelques années. Il a indiqué, à cet effet, que les permis de recherche ont significativement augmenté avec une prédominance pour la recherche de l’or.
Ainsi, la production de l’or brute est passée de 13 tonnes en 2012 à 48 tonnes à 2022. « Sa production devrait franchir la barre des 50 t et 57 t en 2024 si on s’en tient aux projets de développement minier qui sont en cours », a-t-il fait savoir. S’agissant des investissements au profit des communautés à travers les comités locaux de développement minier, ils sont passés de 2,6 milliards de FCFA en 2017 à 7,6 milliards de FCFA en 2022, soit une hausse de près de 115%. Quant aux recettes fiscales, elles se sont accrues de 56 milliards en 2017 à 250 milliards de FCFA en 2022. Malgré ces performances, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie a souligné que le secteur fait face à de nombreux défis. Notamment, la mise en place de l’infrastructure géologique afin de disposer de données exhaustives et fiables pouvant permettre une meilleure connaissance du potentiel minier en vue de faciliter sa promotion ; l’accélération de la délivrance des permis de recherche et d’exploitation ; la promotion de la recherche, l’exploitation et la transformation locale des minerais dits critiques à savoir, le nickel, le lithium, le cuivre et le palladium dont l’usage est stratégique pour l’industrie automobile et la fabrication de tous types de batterie et indispensable à la mise en valeur des énergies vertes. Enfin, il s’agira de poursuivre la lutte contre l’orpaillage illégale et tous les trafics qui lui sont directement ou indirectement liés, en associant à la répression, une solution socio-économique.
Pour sa part, le président du GPMCI, Jean Claude Diplo a indiqué qu’il s’agira au cours de ce symposium de débattre des opportunités d’affaires et des principaux défis d’une politique de contenu local viable et pérenne dans le secteur.
« Ce thème renvoie à l’effet de ruissellement que notre industrie peut avoir sur les économies locales et nationales ; le contenu local fait référence à la proportion de main d’œuvre de biens et de services locaux qui sont employés ou utilisés dans les opérations minières. Il s’agira de maximiser la participation des nationaux à toutes les étapes de l’opération minière des besoins intensifs en capitaux », a expliqué.
Sogona Sidibé