Une campagne de masse lancée pour vulgariser la loi anti-tabac
Nul n’est censé ignorer la loi, dit l’adage. Pour autant, cela n’empêche pas de vulgariser une nouvelle loi. Surtout quand on a besoin de l’adhésion de la population pour son application. Tel est l’objectif qui sous-tend la démarche du Programme national de lutte contre le tabagisme, la toxicomanie et les autres addictions (Pnla). Le vendredi 7 mai 2021, ce programme a lancé, à la Maison de la presse au Plateau, une campagne de sensibilisation de masse sur la loi anti-tabac. Il s’agira de communiquer sur cette loi qui a été votée il y un peu plus de 5 ans mais qui reste méconnue des populations. La Côte d’Ivoire, a rappelé Pr Soro Kountelé, directeur de cabinet adjoint au ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, a ratifié la convention cadre de lutte contre le tabagisme. Le vote de la loi anti-tabac s’inscrit dans l’application de cette convention. Avant de passer à la répression, il est important, a-t-il souligné, de promouvoir la loi auprès des populations. Aussi, cette campagne qui a été lancée en partenariat avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), des associations de journalistes de divers secteurs et la Rti, vise à obtenir une adhésion de la population. « Pour sauver des vies, respectons la loi anti-tabac » est le thème de la campagne. Le tabagisme, a indiqué Pr Soro Kountélé, est une épidémie mondiale. « Selon l’Organisation mondiale de la santé, 5 millions de personnes meurent chaque année dans le monde du fait du tabagisme dont 5000 en Côte d’Ivoire. C’est donc un fléau qui prend de l’ampleur dans notre pays », a-t-il signalé. Parlant des conséquences, il a indiqué que fumer du tabac favorise l’apparition de la forme grave de la Covid-19 car les deux sont des agresseurs des poumons. Mme Kouakou Sonia, juriste, a affirmé que la loi interdit la vente en ligne (net), la distribution automatique et la contrebande de la cigarette. Ainsi que la publicité y compris transfrontalière, la promotion, le sponsoring, le parrainage et le mécénat pour les industries du tabac. D’une manière générale, la convention cadre, a fait remarquer Dr Zoutoua, directeur coordonateur du Pnla, demande aux Etat l’application de deux mesures fortes : la réduction de l’offre du tabac et de la demande. Cela, en prenant des mesures financières pour augmenter les taxes sur le tabac, afin que les prix des cigarettes soient hors de portée des jeunes. En la matière, la Côte d’Ivoire, a-t-il signifié, ne perd rien. Car la prise en charge des malades de l’épidémie coûte 24 milliards FCFA à l’Etat et les taxes rapportées par l’industrie du tabac sont de 18 milliards FCFA, soit 0,6% du PIB. Jean-Claude Coulibaly, président de l’Unjci, a promis accompagné le Pnla dans la lutte. Car, dirat-il, communiquer sur les dangers liés au tabac, c’est faire aussi de la prévention.
DAO MAÏMOUNA