On ne le dira jamais assez, l’électricité tue. Et c’est peu de le dire. Entreprise citoyenne engagée à atteindre son objectif de zéro accident d’origine électrique pour les populations, pour les collaborateurs et pour les entreprises partenaires, la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) poursuit sa campagne de sensibilisation et d’interpellation sur les dangers électriques. De ce fait, la compagnie a organisé une visite sur les emprises de quelques ouvrages électriques occupées par les populations. Ces populations, de plus en plus nombreuses, qui chaque jour flirtent avec le danger s’exposant au risque de se voir électriser, brûler, électrocuter ou encore de provoquer un énorme incendie d’origine électrique. En compagnie de la presse, le directeur en charge de la sécurité à la Compagnie Ivoirienne de l’Electricité (CIE), Soumahoro Amara et ses collaborateurs ont visité plusieurs couloirs électriques dans les communes de Port-Bouët Abattoir, Cocody derrière la cité Cadre et Abobo quartier UTD derrière la clôture de l’Université Nangui Abrogoua. Tous ces endroits sont totalement occupés par les populations, soit pour des activités commerciales ou pour habitations. A Abidjan, plus de 95% des ouvrages électriques sont occupés. Selon Soumahoro Amara, ces pylônes et lignes électriques qui composent ces couloirs sont hautement chargés, c’est-à-dire, qu’ils véhiculent le courant à 90 000 volts et à 225 000 volts, comme c’est le cas à Abobo où tout le couloir est occupé par des habitations. « Il est important de savoir que ce sont des zones non constructibles ni habitables. Les populations qui sont installés sous ces lignes doivent savoir qu’il existe des dangers auxquels elles sont soumises dans ces couloirs électriques », a fait savoir M. Soumahoro. En plus du danger, l’occupation de ces couloirs, selon le directeur en charge de la sécurité, représente de réelles difficultés pour les techniciens en termes d’accès et d’exploitation des ouvrages et en termes de réactivité des équipes en cas d’incidents. « Si un cas des câbles est défaillant ou est rompu, il sera difficile pour nos équipes de circuler aisément et intervenir rapidement. Ici à Abobo, nous avons deux lignes de 90 000 volts 2 et deux autres lignes de 225 000 volts, et le danger est énorme car tout le couloir électrique est occupé par des habitations. L’emprise des ouvrages HTA doit être libérée de 7m de part et d’autre de la ligne En cas d’incidents, ce sera une interruption de l’électricité dans les localités que desservent ces lignes. Le temps d’intervention sera allongé parce qu’il sera difficile pour les équipes d’avoir accès aux ouvrages », a déploré Soumahoro Amara. A Port-Bouët Abattoir, une carrière avec des dunes de sable et son ballet incessant de camions s’est créée sous des câbles de haute tension de 90 000 volts dont la hauteur minimale est de 6m du sol. Un peu plus loin, un pylône d’arrêt s’est retrouvé dans un parc à bétail avec quelques habitations aux alentours. Pourtant, selon M. Soumahoro, l’emprise des ouvrages HTA (15kV ou 33kV) doit être libérée de 7m de part et d’autre de la ligne, celui des ouvrages HTB (90kV) de 15 m de part et d’autres et l’emprise de la ligne HTB (225kV) de 18 m de part et d’autre. « Ce pylône d’arrêt est un pylône de force. Un pylône de ce genre quand il chute, il ne tombe pas seul. Il entraine avec lui les pylônes adjacents qui sont moins robustes que celui qui est là. Autour de ces ouvrages, il faut un rayon de 15m de part et d’autre (30 m) qui ne doit pas être occupé. Si ce pylône venait à tomber, les conséquences seront des effets en cascades. On peut avoir des interruptions sur Abidjan, sur le pays et même dans la sous-région du fait de l’interconnexion », a indiqué le directeur en charge de la sécurité. Par ailleurs, les responsables de la CIE ont attiré l’attention sur les trous aurifères creusés lors de l’orpaillage clandestin. Selon Soumahoro Amara, trois lignes de haute tension sont concernées dans la zone de Koossou. « Ces trous constituent de réels dangers. Ils fragilisent les ouvrages et les techniciens quand ils visitent ces ouvrages », a-t-il fait savoir. Au regard de tous ces dangers, la CIE n’entend pas baisser les bras et poursuivra les campagnes de sensibilisation auprès des populations et à travers les médias. « Nous espérons que notre message sera bien compris, et qu’ensemble nous pourrons continuer notre activité de fournir l’électricité, mais fournir l’électricité sans faire de victime. Il est important que les populations le comprennent. Pour le moment, nous poursuivons la sensibilisation. Il est de notre responsabilité en tant qu’entreprise de pouvoir leur donner l’information pour que ceux qui y sont installés puissent se déplacer d’eux-mêmes. Une fois cette phase terminée, on passera à la répression. En accord avec les différentes forces, nous allons voir comment contraindre les uns et les autres à libérer ces emprises et trouver des endroits qui soient propices pour leur sécurité », a indiqué Soumahoro Amara.
SOGONA SIDIBÉ