Ils sont anxieux et ne dorment presque plus. Eux ? Ce sont les habitants de la commune de Port-Bouët, installés aux abords de l’axe Gonzagueville-rond-point Anani. La raison, ils sont sous la menace d’un déguerpissement imminent. Une situation qui touche Alain Adja, député de la commune de Port-Bouët. Le parlementaire a lancé un SOS pour ces familles le vendredi 8 juillet 2022, en présence des chefs de différentes communautés vivant depuis 1950, dans ce sous-quartier à proximité de l’aéroport Félix Houphouët Boigny. « Plus de 80 000 personnes, vivant sur un périmètre de 30 mètres de profondeur à partir de la route principale sur l’axe Port-Bouët-Bassam, sur une distance de 10 km, sont impactées par cette opération, qui entre dans sa phase active à partir du 15 juillet 2022 », a-t-il indiqué. Selon lui, via un courrier en date du 9 décembre 2021, le ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier a informé les riverains du projet de construire sur cet axe d’une contre-allée. Et cela, pour résoudre deux problèmes : la congestion du trafic observée sur l’autoroute et pallier les nombreux accidents parfois mortels, sur la voie publique, relevés sur cette route. Mais pour la construction de cette voie secondaire ou contre-allée, il faut donc faire déguerpir les populations occupant l’emprise du projet. « Ce projet aura un fort impact sur les populations puisqu’il entrainera la destruction de nombreuses habitations, commerces et édifices religieux, des quartiers entiers, des centres de santé et marchés, ainsi que des édifices publics notamment deux commissariats de police » a-t-il fait savoir. Poursuivant, Alain Adja a souligné que les populations ne s’opposent pas à la force publique. « En ma qualité d’élu, nous essayons dans une démarche pédagogique d’éclairer les populations sur les prérogatives de l’Etat surtout quand elles servent le développement, mais également les formes les plus adaptées de discussions avec les autorités » a-t-il précisé. Toutefois, Alain Adja lance un cri du cœur au président de la République Alassane Ouattara et au Premier ministre Patrick Achi. « Je plaide auprès de ces hautes autorités, pour un accompagnement économique, une indemnisation, un plan d’aide à la réinstallation des personnes impactées par ce projet. Cela permettra aux victimes de se reloger, de se réinstaller pour certains et pour d’autres de relancer leurs activités» a-t-il conclu. Non sans souhaiter qu’un délai consensuel de 12 à 24 mois soit accordé aux riverains.
EK