C’est la peur bleue de cette fin d’année. Le variant du Covid-19 Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud et qui présente de nombreuses mutations, pousse de nombreux pays à prendre des mesures restrictives pour protéger leurs populations. Ce variant dont les scientifiques pensent qu’il serait plus contagieux que le variant Delta, suscite en effet l’inquiétude à travers le monde. Depuis son apparition, plusieurs États ont pris des mesures strictes pour freiner la propagation du virus. Alors que la pandémie de Covid-19 a déjà causé la mort de plus de cinq millions de personnes dans le monde depuis fin 2019, les scientifiques craignent que cette souche, identifiée pour la première fois en Afrique du Sud et qui présente de nombreuses mutations, soit particulièrement résistante au vaccin. Conséquence, l’Afrique australe est depuis lors isolée du reste du monde. L’Australie a suspendu lundi 29 novembre 2021 son projet de réouverture des frontières aux étudiants et aux travailleurs qualifiés, invoquant les incertitudes qui entourent encore la dangerosité et la transmissibilité du variant Omicron. Des pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique etc.) en ont fait de même. Le Brésil également. Les Philippines aussi ont suspendu leur projet de réouverture des frontières aux touristes entièrement vaccinés afin d’empêcher toute entrée du nouveau variant de coronavirus dans le pays, dont la population est peu vaccinée. Dans le même temps, une nouvelle campagne de vaccination de trois jours est lancée, afin d’accélérer les injections de doses aux plus de 12 ans. Le Japon d’ailleurs va refermer ses frontières à tous les visiteurs étrangers face au variant Omicron à partir du 30 novembre, a annoncé lundi 21 novembre 2021 le gouvernement nippon, trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions pour permettre l’entrée des voyageurs d’affaires, étudiants et stagiaires étrangers. Les Japonais revenant de neuf États d’Afrique australe et de pays où des infections au nouveau variant ont été recensées devront quant à eux se soumettre à « de strictes mesures d’isolement en fonction des risques », a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida devant la presse. En Afrique, les autorités marocaines ont décidé, le dimanche 28 novembre, de suspendre tous les vols directs de passagers à destination du Maroc, pour une durée de deux semaines, à compter de lundi à 23h59 (22h59 TU). Une décision en relation avec la propagation rapide du variant Omicron Ces pays qui ont pris la décision de se barricader à nouveau sont un peu confortés dans leur position par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Qui estime que le risque lié au variant Omicron du coronavirus SARS-CoV-2 est « très élevé » à l’échelle mondiale, notamment du fait de la grande probabilité qu’il se répande à travers le monde. Dans une note technique adressée à ses 194 États membres, rendue publique dans la nuit, l’organisation souligne que les nombreuses mutations caractéristiques de ce variant pourraient lui conférer un avantage pour échapper à la réponse immunitaire (post-vaccination ou postinfection) voire une transmissibilité accrue, ce qui suggère un risque « élevé » qu’il se propage davantage à l’échelle mondiale. De son côté l’Afrique du Sud vit très mal ces mesures restrictives. Le pays de Nelson Mandela dit être « punie » et injustement traitée alors que ce sont ses scientifiques qui ont découvert le variant et ont rapidement sonné l’alarme. « Cette dernière série d’interdictions de voyager revient à punir l’Afrique du Sud pour son séquençage génomique avancé et sa capacité à détecter plus rapidement de nouveaux variants. L’excellence scientifique doit être applaudie et non punie », estime le gouvernement dans un communiqué.
DM avec France 24