Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et son partenaire financier japonais »Takeda » veulent accompagner les États à réduire à zéro, le nombre de décès maternels évitables, les besoins non satisfaits en planification familiale sans oublier les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes. C’est justement dans ce cadre que s’inscrit le projet » 2 heures pour la vie : garantir l’accès à des services de santé maternelle en moins de 2 heures ». Le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, a lancé le projet dont l’objectif est de renforcer le réseau des soins obstétricaux néonatals d’urgence (SONU), à travers la qualité des soins et la mise à disposition des équipements du personnel pour réduire, voire éliminer les décès maternels évitables.
C’était le 30 mai 2022 à la salle de conférences de la préfecture de région. A l’occasion, le ministre a indiqué que malgré les nombreux efforts consentis, les indicateurs relatifs au couple Mère-Enfant sont largement en deçà des attentes. » Les ratios mortalité maternelle sont respectivement de 347/ 100 000 naissances vivantes pour le Bénin, de 401/ 100 000 naissances vivantes pour le Togo et de 614/100 000 naissances vivantes pour la Côte d’Ivoire », a-t-il déploré. A l’en croire, cette situation est due en grande partie à la faible disponibilité, la faible accessibilité et la faible qualité des services de prise en charge des complications obstétricales. C’est pourquoi, il a salué le projet qui va apporter des réponses idoines à cette préoccupation. Il n’a pas manqué d’exhorter les agents de santé et les populations des régions concernées à adhérer massivement à l’initiative « 2 heures pour la vie : garantir l’accès à des services de santé maternelle en moins de 2 heures ».
Pour la représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, Mme Cécile Compaoré Zoungrana, le projet est une initiative développée par les gouvernements du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo en partenariat avec l’UNFPA. Il se veut une contribution du système des Nations Unies dans les efforts de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Elle en a profité pour rappeler quelques chiffres évocateurs.
« L’objectif ambitieux de l’ODD 3 nous exhorte à réduire le ratio de mortalité maternelle mondiale à moins de 70 pour 100 000 naissances vivantes. Si la moyenne mondiale du taux de décès maternel est de 211 pour 100 000 naissances vivantes, elle est plus du double en Afrique sub-saharienne avec 534 pour 100 000 naissances vivantes. Pour répondre à ce défi, l’UNFPA accompagne les gouvernements et les communautés à inverser la tendance à travers l’atteinte de ses trois résultats transformateurs d’ici 2030 », a-t-elle fait savoir.
Le coordonnateur résidant du bureau des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Phillipe Poinsot, a salué le leadership et l’engagement de Pierre Dimba sur la question de la santé de la mère et de l’enfant et la qualité de la collaboration entre ses équipes et celles des Nations Unies qui aboutissent à des projets innovants et à fort impact. Selon lui, ce sont au total 24 initiatives qui ont été conduites par des agences des Nations Unies dans la région du Gbêkê pour un montant de près de 1,5 milliard FCFA. Cependant, il reconnaît que des défis qui persistent, trouveront une réponse avec ce projet qui vient d’être lancé par le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle. Il a par ailleurs réitéré l’engagement de l’ensemble du système des Nations Unies pour le Développement à accompagner la réussite de ce projet au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo. Notons que les 27 et 28 mai, le projet » Deux heures pour la vie: Garantir l’accès à des services de santé maternelle » a été au centre d’un atelier technique, au bureau conjoint du système des Nations Unies.
Coulibaly Souleymane, correspondant