C’est fait ! Depuis hier, le lauréat de la 14ème édition du « Prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone » est connu. Il s’agit de l’écrivain togolais Sadamba Tcha-Koura, plus connu sous le nom de plume de Sami Tchak.
Il remporte ainsi le graal de ce prestigieux prix littéraire, organisé par l’Association Akwaba Culture, avec son roman « Le continent du Tout et du presque Rien » (éd. JC Lattès, 2021).
Le jury, présidé par l’écrivaine et dramaturge Werewere-Liking, à travers cette distinction, salue la profondeur d’un romancier qui, avec un rare talent, convoque la question du destin de l’Afrique dans un monde qui avance sans elle. Remontant certaines visions ethnologiques portées sur ce continent, Sami Tchak se fait le témoin d’une généalogie des blessures et des impostures pour qu’advienne l’aube attendue. Son œuvre, mêlant les énergies du récit et de l’essai, sait parler aux lecteurs les plus exigeants.
Né au Togo en 1960, Sami Tchak, après une Licence de philosophie obtenue à l’Université de Lomé, capitale de son pays, en 1983, enseigne dans un lycée pendant trois ans. Il arrive en France en 1986 pour des études en sociologie. Il obtient son doctorat à la Sorbonne (Paris V) en cette matière en 1993.
L’un de ses romans, « Place des Fêtes », parait en 2001. Alain Mabanckou, une autre icône de la littérature africaine relève que ce roman est « le plus iconoclaste de la littérature subsaharienne contemporaine ».
Depuis 2011, l’auteur s’est tourné vers son continent d’origine, l’Afrique, avec une admirable prolixité dans ses textes dont le point d’ancrage reste entre autres pays que sont le Mali, le Cameroun, la Guinée, le Togo…
S’agissant des distinctions, en 2004, il obtient le « Grand prix littéraire d’Afrique noire » pour son roman « La fête des masques ».
Nombre de ses livres ont été traduits en italien, espagnol et allemand.
Le Prix Ivoire, doté d’un montant de trois mille (3.000) euros, lui sera décerné le 26 novembre prochain, à l’Heden Golf Hôtel à Abidjan.
Créé en 2008 par Akwaba Culture, association de droit ivoirien, le Prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone est placé sous le parrainage du ministère de la Culture et de la Francophonie.
Jean Antoine Doudou
Bibliographie succincte
*Romans et textes inclassables
-« Place des Fêtes », 2001, Paris, Éditions Gallimard (traduit en allemand et en espagnol)
-« Hermina », 2003, Paris, Éditions Gallimard
-« La Fête des masques », 2004, Paris, Éditions Gallimard (traduit en italien)
-« Le Paradis des chiots », 2006, Paris, Mercure de France
(Prix Ahmadou-Kourouma)
– « Filles de Mexico », 2008, Mercure de France
– « Al Capone le Malien », 2011, Mercure de France
– « L’ethnologue et le sage », 2013, éditions Odem, Libreville, Gabon
-« La Couleur de l’écrivain », 2014, Ciboure, La Cheminante (réédition, 2017)
-« Ainsi parlait mon père », 2018, Paris, éditions Jean-Claude Lattès,
-« Les Fables du moineau », 2020, Gallimard13
(Prix La-Renaissance-française de l’Académie des sciences d’outre-mer)
-« Le duo de l’Étoile et de la Luciole », roman, 2020, Hadassa, Abidjan
-« Le Continent du Tout et du presque Rien », roman, 2021, éditions Jean-Claude Lattès
*Essais
-« La Sexualité féminine en Afrique », 1999, Paris, L’Harmattan
-« La Prostitution à Cuba », 1999, Paris, L’Harmattan
-« L’Afrique à l’épreuve du sida », 2000, Paris, L’Harmattan
Les cinq autres auteurs en lice
-Djaili Amadou Amal (Cameroun), « Cœur du Sahel », roman, éd. Emmanuelle Collas, 2022, 252 p ;
-Khalil Diallo (Sénégal), « L’Odyssée des oubliés », roman, éd. L’Harmattan Sénégal, 337 p ;
-Davina Ittoo (Ile Maurice), « Lorsque les cerfs-volants se mettront à crier », roman, éd. Project’îles, 202,146 p;
-Netenon Noël Ndjekery (Tchad), « Il n’y a pas d’arc-en-ciel au paradis », roman, Hélice Hélas Editeur, 2022, 349 p ;
-Michele Rakotoson, (Madagascar), « Ambatomanga, le silence et la douleur », roman, éd. Atelier des Nomades, 2021, 268 p.