Après avoir réussi à faire réélire brillamment son candidat, Alassane Ouattara, à la tête du pays, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a désormais les yeux rivés sur son prochain objectif, le plus imminent. Il s’agit, bien entendu, des élections législatives qui se tiendront, sauf changement de calendrier, durant le premier trimestre de 2021.
Il n’y a plus de place à la supputation, car le chef de l’Etat, conformément au calendrier et à la règlementation, a indiqué que ces consultations auront lieu dans le courant du premier trimestre de l’année qui s’annonce. Il faut le dire tout net. Ces élections locales seront âprement disputées, parce qu’elles enregistreront la participation effective de l’opposition, singulièrement ses deux principaux partis que sont le PDCI et le FPI (les deux tendances confondues). En tout cas, c’est le sentiment que laissent transparaitre les leaders de ces formations à travers la presse. D’ailleurs, c’est dans cette dynamique que s’inscrit le dialogue politique conduit par le Premier ministre Hamed Bakayoko qui débute ce matin à la Primature. Si en 2011 et en 2016, le RHDP est allé quasiment en roue libre aux législatives, qu’il a, du reste, remportées haut la main, en revanche la partie sera loin d’être une sinécure en 2021. Non pas parce que le RHDP a perdu de sa superbe, mais l’adversité sera, tout simplement, plus rude. C’est pourquoi, le RHDP doit préparer cette échéance électorale avec le plus grand sérieux et la plus grande rigueur possible. Cela exige de l’anticipation et de la planification. Or, nous sommes déjà à la mi-décembre et le processus de désignation des candidats n’a pas encore commencé. Bien plus, il n’y a, malheureusement, pour l’instant, que très peu de lisibilité et de visibilité chez les houphouétistes. Les cadres et les militants s’interrogent. Ils ignorent encore le mode opératoire qui sera, avouonsle, très déterminant pour la suite. Primaires ? Pas primaires ? Consensus ? Désignation ou reconduction ? Faut-il le rappeler, l’enjeu majeur de cette consultation électorale est, pour le RHDP, d’offrir une majorité confortable à l’hémicycle, au Président Alassane Ouattara, afin qu’il puisse dérouler, dans le calme et la sérénité, son ambitieux projet de bâtir une Côte d’Ivoire solidaire. La réalisation de cette vision s’accompagne certes de nombreux investissements, mais aussi de réformes institutionnelles pertinentes. Et, justement, pour éviter que l’Assemblée nationale devienne un contrepoids au pouvoir, voire une chambre de contestation systématique à la mise en œuvre de ce projet, il faut que le RHDP y soit majoritaire. Pour y arriver, point besoin de tirer des plans sur la comète. La recette est simple : choisir les meilleurs candidats pour ces élections. Et pour éviter les frustrations et des conflits inutiles, la haute direction du RHDP devrait jouer à fond la carte de la clarté. Comme la direction exécutive l’a, si bien, promis, le vendredi dernier à Korhogo, au cours d’une rencontre avec les cadres et militants de la Bagoué, du Poro et du Tchologo, en marge des journées d’hommage au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Il faut dès à présent enclencher le processus de désignation des candidats, ou, à défaut, rendre public un calendrier. Car, déjà sur le terrain, les velléités de candidatures commencent à naître. Et des cadres fourbissent leurs armes, posent des actions et engagent, donc, des fonds, avec le secret espoir d’être choisis. A la base, les responsables prennent des engagements avec certains cadres candidats à la candidature, au cours de cette phase de séduction entre militants d’un même parti. Il ne faut donc pas attendre la dernière minute pour décider. Le Gouvernement a ses contraintes et ses engagements, mais la majorité, elle, devrait avoir son calendrier et être prête à tout instant. Si le parti laisse donc ces hommes et ces femmes aller si loin sur le terrain et qu’au finish, ils ne sont pas retenus, pour quelque raison que ce soit, il y a fort à parier que le nombre d’indépendants grossisse. Comme on l’a constaté, lors des deux récentes législatives. Ce qui n’est pas fait pour arranger le RHDP. Car, ses voix seraient ainsi dispersées entre les candidats officiels et ceux qui sont « officieux ». Ce qui pourrait rendre la situation difficile dans certaines circonscriptions, avec le gros risque que l’opposition les remporte. Un scénario catastrophe qu’il faut absolument éviter. La présidentielle du 31 octobre 2020 relève désormais du passé. Tout comme les célébrations qui suivent la victoire d’Alassane Ouattara. Place maintenant à la future bataille électorale. Les législatives 2021, c’est déjà demain !