La 22ème édition de Clap Ivoire, festival international de court-métrage, se tiendra du 5 au 9 septembre prochain à Abidjan. Dans cet entretien, Pr Hien Sié, commissaire général, livre les grandes lignes de l’événement et dévoile les innovations.
Le Patriote : A quoi le public doit-il s’attendre pour l’édition 2022 de Clap Ivoire ?
Hien Sié : Cette année, ce sera une édition avec un contenu renforcé. Déjà, il faut savoir que la phase internationale de Clap Ivoire se tiendra du 5 au 9 septembre à Abidjan. Elle réunira les lauréats nationaux des huit pays de l’espace Uemoa. Seize candidats, en raison de deux par pays, seront en compétition dans deux catégories : le documentaire et la fiction. Nous aurons donc en compétition 16 films, dont 8 documentaires et 8 films de fiction d’une durée chacun de 13 minutes. Je précise que Clap Ivoire est un festival concours de court métrage destiné aux jeunes réalisateurs ou étudiants en cinéma. Cette 23ème édition de Clap Ivoire s’articulera, à l’instar des éditions précédentes, autour de deux axes : les rencontres professionnelles et les projections des films sélectionnés.
LP : Justement, quelles seront les innovations de cette 23ème édition de Clap Ivoire ?
HS: Il y en a effectivement. Nous allons, pour commencer, renouer avec les projections éclatées des films en compétition. Ainsi, le public pourra voir ces films à l’Université Félix Houphouët-Boigny, au cinéma Majestic Ivoire et dans les locaux de H Studios à Anono dans la commune de Cocody. La démarche, c’est de permettre au public de voir les films et d’avoir une idée de la qualité des œuvres retenues. Ensuite, au niveau des prix, il y aura une grosse innovation avec l’instauration du Prix Uemoa de l’intégration qui aura une dotation de 5 millions de FCFA. Du coup, c’est également une nouveauté, celle du Grand Prix Kodjo Ebouclé, qui récompense le meilleur film toutes catégories, sera revu à la hausse. Mais, souffrez que je n’en dise pas plus, car nous sommes en réflexion avec la tutelle (le ministère de la Culture et de la Francophonie) pour définir le montant de l’enveloppe. Une chose est sûre, il sera plus élevé que les 5 millions du Prix Uemoa de l’intégration. Ces deux seront, à partir de cette édition, les deux distinctions majeures de Clap Ivoire. C’est la grande innovation de Clap Ivoire 2022. Autre innovation, le concours de pitch institué pour soutenir des projets cinématographiques. L’appel à projets a été lancé, il y a quelques jours. Les porteurs des projets, qui seront sélectionnés, viendront, comme on le dit dans le jargon cinématographique, les « pitcher » devant un jury, entendez les présenter. Les meilleurs projets bénéficieront d’un accompagnement pour leur réalisation. C’est une belle opportunité à saisir pour les jeunes réalisateurs. Je les exhorte à soumettre en grand nombre leurs projets de films.
LP : Et les prix intermédiaires, y aura-t-il aussi des changements ?
HS : Ils sont maintenus. Mais, nous sommes en pourparlers avec des partenaires qui sponsorisent ces prix. C’est à l’issue de ces discussions que nous établirons la liste de ces prix.
LP : Vous avez évoqué tantôt les rencontres professionnelles. Qu’est-ce qui est prévu concrètement ?
HS: Nous aurons la traditionnelle table ronde des directeurs de la cinématographie des pays de l’Uemoa qui se tiendra du 7 au 9 septembre autour du thème : « Quelles stratégies communes pour une industrialisation efficiente du cinéma dans l’espace Uemoa ». La veille, le mardi 6 septembre, il y aura la leçon de cinéma de Boubakar Diallo, célèbre réalisateur burkinabé, qui partagera son expérience avec les festivaliers, les candidats de la phase nationale et les cinéphiles. Trois ateliers de formation sont également prévus entre autres sur le droit d’auteur et les droits voisins au cinéma ; l’écriture du scénario du court métrage documentaire. Sans oublier la rencontre des réalisateurs des films en compétition à l’initiative de Canal + et A+, nos partenaires.
LP : En prélude à cette échéance, la phase nationale a été lancée en février dernier pour désigner les deux représentants ivoiriens, avec en prime une nouveauté : la projection au Goethe-Institut des films sélectionnés. Pourquoi ?
HS : Je voudrais d’abord rappeler que les candidats ont jusqu’au 11 juillet prochain pour envoyer leurs vidéogrammes. Ensuite, un jury analysera ces productions du 18 au 22 juillet 2022 au siège de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire. Pendant ce temps, les films sélectionnés seront projetés au Goethe-Institut. Pourquoi cette démarche ? On s’est rendu compte que quand le public arrive à la proclamation, on ne projette que les deux films lauréats (un documentaire et une fiction) ; il y a toujours un grincement de dents parce que les autres œuvres ne sont pas montrées. C’est pourquoi, nous avons décidé, cette année, de permettre au public de voir tous les films retenus pour la phase nationale. Même s’ils ne sont pas primés, ils peuvent intéresser des gens. Par ailleurs, cette option permet au public de juger de la qualité des différentes productions et d’apprécier sainement les résultats du jury national. A l’issue donc de cette étape des projections, les deux films qui vont défendre les couleurs ivoiriennes en septembre seront connus le 22 juillet, lors de la proclamation des résultats au Majestic Ivoire. Deux prix seront remis par catégorie (1er et 2ème)
LP : Pour finir, avez-vous un appel à lancer aux jeunes réalisateurs ?
HS : Clap Ivoire est leur affaire, le festival fait la promotion des jeunes réalisateurs qu’ils sont, qu’ils saisissent au bond cette opportunité. Qu’ils déposent leurs vidéogrammes, plus ils seront nombreux, plus on aura des films de qualité. Cela peut augmenter les chances de la Côte d’Ivoire de gagner le grand prix Kodjo Ebouclé.
Réalisée par Y. Sangaré