Le taux d’inflation dans plusieurs pays en Afrique subsaharienne atteint en ce moment des niveaux jamais égalés. Cette augmentation de l’inflation est liée à la hausse des prix des denrées alimentaires. Malgré les mesures anti-inflationnistes prises par les gouvernants, les taux ne font que grimper. Au Sénégal, elle a atteint son niveau le plus élevé de l’histoire du pays en atteignant 8,9 % en juin 2022. Il s’agit de la plus importante perte de pouvoir d’achat subie par les ménages sénégalais de toute l’histoire du pays. Cette accélération de la flambée des prix provient principalement des produits alimentaires (+14, 1%), du transport ( +1,7%), des loisirs (+9,6%), des services de restauration et d’hébergement (+5,7%) et du logement (+3,8%). Les produits frais (+17,4%) ont constitué l’une des principales sources de l’inflation aux côtés des produits énergétiques (+4,3%). Au Ghana voisin, l’inflation a atteint un niveau record en rythme annuel de 29, 8% en juin. Sur la période, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 30,7%, portés notamment par le renchérissement des huiles (+58%) et des céréales (+38,4%). Quant aux produits non alimentaires, ils ont grimpé de 29,1% du fait principalement des embellies du cours du transport (+41,6%) et équipements ménagers (39,6%). Le géant africain qu’est le Nigéria est lui aussi confronté à une inflation galopante. Selon la Banque mondiale, le taux d’inflation du Nigéria (17%) qui était déjà l’un des plus élevés au monde avant la guerre en Ukraine pourrait connaitre une nouvelle hausse en raison de l’augmentation des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires, provoquée par ce conflit. Cette probabilité menace désormais de faire tomber sept millions de personnes dans la pauvreté contre six millions prévus précédemment. Autrement, le pays pourrait enregistrer 1 million de pauvres supplémentaires. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à la hausse généralisée des prix des denrées alimentaires. Notre pays enregistre un taux d’inflation de 4,2 %. Très tôt, le gouvernement a pris des mesures pour contenir les prix des denrées. Ce sont, entres autres, la subvention partielle des prix des produits pétroliers, notamment le gasoil, pour éviter l’impact sur le coût de la vie, le plafonnement sur une période de trois mois des prix de l’huile de palme raffinée, du sucre, du lait, du riz, de la tomate concentrée, de la viande de bœuf et des pâtes alimentaires, l’élargissement de la liste des produits de grande consommation et services dont les prix sont réglementés, la soumission à autorisation des exportations de produits vivriers de grande consommation, notamment la banane plantain, le manioc et dérivés (attiéké, placali etc), l’igname, le riz local, afin de garantir la desserte des marchés intérieurs.
Rahoul Sainfort