Mille et une actions. En 100 jours, à la tête du gouvernement, Hamed Bakayoko s’est investi pour la paix, mais aussi pour le développement de la Côte d’Ivoire placée sur orbite depuis 2011 par son mentor, son maître, Alassane Ouattara. Retour sur les 100 premiers jours de celui que les Ivoiriens appellent affectueusement « Hambak ».
30juillet 2020, alors que la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens se remettent petit à petit du traumatisme causé par la mort cruelle et subite d’Amadou Gon Coulibaly (décédé à la tâche le 8 juillet 2020), Alassane Ouattara nomme Hamed Bakayoko, alors ministre d’Etat, ministre de la Défense, comme son nouveau chef de gouvernement. La cinquième personnalité à occuper ce prestigieux poste sous Ouattara (après Guillaume Soro, Jeannot Ahoussou-Kouadio, Daniel Kablan Duncan et Amadou Gon Coulibaly), en homme de devoir, se met très vite à la tâche. Il a une claire conscience, dans le contexte pour le moins volatile de cette nomination – la tragique disparition d’AGC et l’annonce controversée de la candidature de substitution de Ouattara à l’élection présidentielle – du peu de choix qu’il a de prendre le taureau par les cornes. Le « Golden Boy » sait également que pour entamer une mission a priori difficile, il lui faut un certain nombre de grâces. C’est tout le sens de ses toutes premières visites en tant que Premier ministre aux responsables religieux, notamment catholique et musulmans. Il n’avait pas eu tort. Puisque les débats autour de la candidature du chef de l’Etat allaitent vite dégénérer. Les villes de Bonoua, de Divo, de Gagnoa ou encore de Daoukro enregistrent alors des affrontements intra-communautaires. Le pays est sur le point de s’embraser. Hamed Bakayoko prend son bâton de pèlerin. Il descend lui-même dans l’arène en se rendant dès le 27 août à Bonoua, puis à Divo, Gagnoa et Daoukro. Les esprits se calment et la vie reprend dans ces différentes villes. Mais avant, deux jours après sa prise de fonction, Hamed Bakayoko échange le 6 août 2020 à Abidjan, avec des responsables de partis : objectif consolider le dialogue avec le monde politique. « J’ai voulu consacrer mes premiers jours à la Primature à des échanges avec les animateurs de la vie politique de notre pays. Ma priorité est d’instaurer un dialogue permanent, sincère et franc. Cela nous permet de faire l’économie de crises aux conséquences dramatiques pour nos Etats. Je souhaite que le dialogue soit toujours maintenu, et invite la classe politique à tenir des propos qui puissent apaiser les cœurs de nos concitoyens», avait indiqué Hamed Bakayoko. Pascal Affi N’guessan du FPI et Maurice Kakou Guikahué du PDCI saluent cette initiative qui, selon eux, participe de la paix, d’un esprit d’ouverture et de dialogue constructif. Le 17 octobre, le chef du gouvernement convoque à nouveau à la Primature, l’opposition, notamment le PDCI et le FPI, à reprendre leur place dans le dialogue politique. Malheureusement, les représentants du PDCI, du FPI, d’EDS, etc., ne participeront pas à la rencontre. En lieu et place, ils lancent le boycott actif du scrutin. C’était mal connaitre Hamed Bakayoko. Le défi de la tenue du scrutin Contrairement au souhait de l’opposition, le scrutin s’est tenu le 31 octobre 2020, à la date indiquée. Hamed Bakayoko et son équipe ont réussi un grand coup. Parce qu’en face, l’opposition voulait à tout prix empêcher la tenue de l’élection présidentielle. Des actions très violentes ont été posées pour qu’il en soit ainsi. Avec pour objectif de compter un grand nombre de morts pour que le pouvoir d’Alassane Ouattara soit entaché de sang. Face à la barbarie, Hamed Bakayoko a réussi à contenir ses hommes. En sa qualité de ministre de la Défense, il a donné des instructions fermes pour que l’armée ne verse pas dans la provocation. Bien au contraire, les forces de l’ordre ont accepté d’être humiliées pour préserver la paix, mais aussi pour ne pas tomber dans le piège de l’opposition qui rêvait d’un conflit armé. Acceptant que leur lieu de travail soit détruit, comme ce fut le cas à Brobo où la brigade de gendarmerie a été saccagée et pillée avec pour objectif, semer la peur au sein des populations. Malgré tout, 17 601 bureaux de vote ont pu ouvrir et 53,90 % des Ivoiriens inscrits sur la liste électorale ont accompli leur devoir civique. Finalement, il y a plus de peur que de mal. Les Ivoiriens qui par peur avaient fui Abidjan, la capitale économique, sont de retour. Et la vie a repris de plus belle. Abidjan renoue à nouveau avec ses embouteillages. En clair, Hamed Bakayoko a réussi le pari de la tenue du scrutin que beaucoup d’observateurs nationaux ou internationaux avaient qualifié d’élection de tous les risques. Car, pour lui, le développement passe par la paix et la stabilité. La jeunesse au cœur de ses actions Hamed Bakayoko ne l’a pas caché. Le Premier ministre a affirmé haut et fort, lors de ses rencontres à Bonoua, Divo, Gagnoa et Daoukro, qu’il a été nommé à ce poste pour la jeunesse. Il l’a réaffirmé le 22 octobre dernier, au cours d’une rencontre dénommée « Meet and greet ». Ce jour-là, il a prodigué des conseils aux jeunes entrepreneurs pour développer leurs entreprises. Selon le chef du gouvernement, les bases du succès en entrepreneuriat sont : avoir une idée et savoir la structurer en projet d’entreprise, cibler les opportunités porteuses, le travail, etc. Le lundi 5 octobre 2020 à Abidjan, le Premier ministre a encouragé les petites et moyennes entreprises à investir, à améliorer leur productivité, à créer de la valeur ajoutée et des emplois. « Le rôle des PME est d’autant plus important qu’elles sont les principales pourvoyeuses d’emplois de notre économie. Elles sont au centre de la stratégie du gouvernement dans le cadre du programme social engagé depuis peu et qui a placé la lutte contre la pauvreté parmi les actions majeures du gouvernement en 2019 et 2020 », a indiqué le Premier ministre. On le voit, Hamed Bakayoko est à la tâche pour le bonheur des Ivoiriens, mais aussi du Président de la République qui ne tarit pas d’éloges à son endroit. « Hamed Bakayoko est un excellent Premier ministre. Il fait du bon travail », avait-il confié à un confrère français.
THIERY LATT