Le cas «Africa Sports» ou comment le CN-FIF se crée une autre crise
A quoi joue encore le Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (CNFIF) ? Alors que les acteurs ont du mal à avaler l’amère pilule de la non-tenue de l’Assemblée générale élective dans les délais définis par la FIFA (31 décembre 2021), la normalisation pose déjà les graines d’une nouvelle crise. Et cette fois-ci avec l’Africa Sports d’Abidjan, un club qui excelle bien dans l’instabilité. Favoritisme et faveurs injustifiés La formation vert et rouge, reléguée en Ligue 2, est actuellement aux petits soins de l’équipe de la normalisation. Alors que le championnat de Ligue 2 a débuté, depuis le vendredi 3 décembre dernier, pour l’ensemble des équipes, les Aiglons n’ont disputé aucun match. Au cœur d’un favoritisme injustifié, les deux premières journées de l’Africa ont été reportées par la commission en charge de l’organisation du championnat sans qu’aucune explication plausible ne soit donnée. Après avoir obtenu le report de son premier match au 17 décembre, le Comité de normalisation vient de faire de nouvelles faveurs aux Aiglons. Le match en retard de la 1ère journée aura lieu finalement, le 27 décembre, et celui de la 2e journée, le 4 janvier de l’année prochaine. Pourquoi cette attention à l’endroit de l’Africa Sports ? Si au niveau de la maison de verre, aucune voix n’est audible à ce niveau, certaines personnes proches de l’Africa Sports tentent de donner des éléments de réponse. Le CN-FIF a décidé de donner une suite favorable aux requêtes des nouveaux dirigeants du club vert et rouge. Elu, le 28 novembre 2021 au poste de président de l’Africa Sports d’Abidjan pour les quatre prochaines années, Kuyo Téa Narcisse a sollicité des organisateurs du championnat un temps pour mieux s’imprégner de la maison. Aussi bien au niveau administratif que sportif, le club a besoin d’une meilleure organisation. Un chantier auquel s’attaquent les nouveaux dirigeants. Surtout que le club n’a pas connu de préparation d’avantsaison. Et responsable de la mise sous normalisation des Aiglons, le CN-FIF n’a trouvé aucun inconvénient à leur accorder un traitement spécial. Halte à la jurisprudence Sauf que cette façon d’opérer n’est pas sans conséquences. Notamment pour les adversaires de l’Africa Sports d’Abidjan. Pour la première journée le week-end dernier, Songon FC s’était préparé, a engagé des dépenses, pour faire face à son match. A l’arrivée, ce sera des charges supplémentaires auxquelles il faudra faire face, le 27 décembre prochain. Il en est de même de la 2e journée également reportée au 4 janvier 2022. La commission en charge de l’organisation des différents championnats aurait choisi le report du démarrage de la saison qu’elle ne provoquerait pas des grincements de dents. Cela aurait pu donner la possibilité à toutes les équipes de débuter le championnat sur le même pied d’égalité. Mais non ! Elle a préféré fait payer aux autres les problèmes internes d’un club profondément attaché à l’instabilité. Car il n’est pas évident que le CNFIF aurait eu la même attitude face aux autres pensionnaires de Ligue 2. Et pourtant chacun à ses problèmes. On n’est jamais assez prêt pour commencer un championnat. Le cas actuel de l’Africa risque de devenir une jurisprudence si la normalisation n’y prend pas garde. Les problèmes ne peuvent être pris ici de façon individuelle. L’équipe sortante conduite par Yves Zogbo Junior aurait pu préparer la reprise. Mme Mariam Dao Gabala l’a fait avec les Eléphants. Avec ce qui se passe actuellement, c’est comme si elle aurait pu demander à la CAF et à la FIFA de reporter ses matchs des éliminatoires de la Coupe du monde de la Côte d’Ivoire sous le prétexte que l’élection à la présidence de la FIF ne s’est pas encore tenue. Mais au-delà du CN-FIF, les dirigeants de clubs ont excellé dans leur jeu favori depuis quelques années. La division. En faisant de preuve de solidarité, ils auraient pu refuser de démarrer ce championnat de Ligue 2. Le temps que le CNFIF et l’Africa soient disposés à jouer. Le football ivoirien connait déjà de fortes tensions. Le Comité de normalisation est sous pression. Il (CNFIF) doit éviter d’en rajouter à sa tâche déjà ardue. La colère gronde déjà avec les faveurs accordées à l’Africa.
OUATTARA GAOUSSOU