Des réflexions pour ébaucher des pistes de solutions contre la vie chère. Vendredi 17 juin dernier, l’Université internationale de Côte d’Ivoire (UICI) et la Fondation pour les études et recherches en développement international (Ferdi) en collaboration avec l’Université Félix Houphouët-Boigny, la Cellule d’analyse des politiques économiques du Cires (CAPEC), et l’École nationale d’administration (ENA) ont organisé un panel sur la problématique de la flambée des prix sur le marché international dans les locaux de cet établissement d’enseignement supérieur à Cocody. Ainsi, trois intervenants de haut vol, à savoir M. Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME ; Professeur Alban Ahouré, Directeur de la Capec; et Dr Rabah Arezki, ancien vice-président de la Banque africaine de Développement (BAD), ont analysé le phénomène. Et cela, en présence d’éminents économistes dont l’Inspecteur général d’Etat, Ahoua N’Doli Théophile ; le Pr Patrick Guillaumont, président de la Ferdi et modérateur ; de membres d’associations de consommateurs et d’étudiants. Aux yeux des trois conférenciers, la flambée des prix est une crise à gérer dans le temps avec des mesures structurelles permettant de garantir à tous une souveraineté alimentaire et d’inciter les investisseurs à investir davantage dans l’agriculture pour couvrir le marché domestique et celui de la Zlecaf de 1.3 milliard de consommateurs. Concrètement, le ministre Souleymane Diarrassouba a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour préserver l’appareil productif et le pouvoir d’achat des populations, notamment l’autorisation d’une subvention partielle des prix des produits pétroliers, notamment le gasoil et le blé. Selon lui, cette mesure, qui a coûté environ 200 milliards FCFA à l’Etat ivoirien de janvier à mai 2022, vise à éviter que la hausse des cours mondiaux impacte le coût de la vie. « Ce dispositif s’est accompagné du renouvellement du plafonnement, sur trois (3) mois, des prix de l’huile de palme raffinée, du sucre, du lait, du riz, de la tomate concentrée, de la viande de bœuf, du ciment et des pâtes alimentaires. D’autres mesures comme l’élargissement de la liste des produits de grande consommation et services de 4 à 21 catégories dont les prix sont réglementés et l’instauration du principe de l’information préalable et de concertation, avant toute augmentation de prix des denrées de grande consommation, pour une période de six mois ont été également adoptées », a souligné M. Diarrassouba. Pour le Professeur Alban Ahouré, la flambée des prix est liée aux effets de la crise sanitaire à Coronavirus, l’accélération du changement climatique, l’augmentation des taxes. « Il n’existe pas de solutions uniques à la flambée des prix. Pour résoudre ce problème, il faut tenir compte du contexte local, à l’effet de prendre des mesures adaptées » a préconisé le patron de la Capec.
Y. Sangaré