« Université polytechnique de Man, une université compétitive dans un climat apaisé ». C’est le thème autour duquel s’est tenu la conférence de rentrée de l’université polytechnique de Man (UPM) le lundi 12 septembre dernier. Animée par le premier responsable de l’UPM, le professeur Coulibaly Lacina, cette conférence de presse a tourné autour de deux points majeurs dont le bilan de l’année académique 2021-2022, la projection académique 2022-2023 et les perspectives pour l’université. Le second point a trait à l’environnement du système d’enseignement supérieur.
Pour ce qui est du premier point, le président de l’université s’est encore félicité du respect du calendrier académique devenu une tradition au sein de son institution. Cela, grâce aux innovations apportées pour faire de l’université de Man une référence.
L’année écoulée, l’université a enregistré un taux de réussite de plus 70%. A cela s’ajoute les admissions des étudiants dans des institutions nationales et internationales. 25 étudiants ont été admis au concours d’entrée à l’INP. Quant aux activités de recherche au Cames, sur 22 candidatures présentées, l’université a enregistré 21 admis, soit un taux de réussite de 95,45%. Avec ces résultats, l’UPM confirme les propos du professeur Diawara Adama, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui soutient que l’université de Man est un laboratoire pour le secteur de l’enseignement supérieur.
Parlant des perspectives, le professeur Coulibaly Lacina s’est dit heureux de l’annonce de l’extension de l’université polytechnique de Man. Il a ensuite remercié le président Alassane Ouattara, son vice-président et le Premier ministre pour la mise en œuvre et la coordination du programme gouvernemental. Terminant, le professeur Coulibaly Lacina a précisé que l’université de Man va continuer sur sa lancée et être ce laboratoire pour l’enseignement supérieur afin de continuer à produire des cadres de qualité de demain.
Les propositions suite aux remous dans l’enseignement supérieur
Il n’est pas resté insensible face aux perturbations que connaît depuis quelque temps l’enseignement supérieur. Parlant des difficultés d’ordre académique et social soulevées par la Fesci le 1er août dernier, notamment la non affectation de nouveaux bacheliers dans les unités de formation et de recherche (Ufr) des sciences juridiques, administratives et politiques (SJAP) et des sciences de l’homme et de la société (SHS) 2022 de l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, Coulibaly Lacina a précisé que ce problème est connu de tous. « Par manque d’enseignant de rang A pour donner des cours magistraux, ces étudiants ne peuvent respecter le calendrier académique. Une telle décision permettait aux étudiants de ces Ufr de rejoindre les universités qui renferment les compétences pour donner les enseignements. En principe la Fesci doit soutenir cette décision qui a fait l’objet de plusieurs échanges dont nous avons été témoin », a-t-il argué.
La Fesci, a-t-il conseillé, devrait faire une mue vers l’excellence et s’engager résolument dans la qualité. Car les arguments qu’elle brandit ne doivent pas servir pour empêcher l’accès des autres usagers aux universités. Concernant la problématique des docteurs non recrutés, le professeur Coulibaly Lacina a félicité le ministre de l’Enseignement supérieur qui ne ménage aucun effort pour apaiser les concernés en leur faisant des propositions en dehors du cadre de l’enseignement supérieur.
Il condamne avec force l’exhibition éhontée de certains d’entre eux à travers la banalisation de la robe académique de l’enseignant du supérieur et l’incinération des exemplaires de leur thèse. « Qu’un citoyen demande qu’un ministre ou le chef de l’Etat puisse lui trouver du travail, n’est pas mauvais en soi si la meilleure méthode et le bon canal sont utilisés. Cependant, lorsqu’on a semé la cacophonie et la zizanie en banalisant la crème des diplômes, le doctorat, cela mérite qu’on s’appesantisse sur le problème », a soutenu le président de l’université de Man.
Il a demandé aux docteurs de considérer les orientations du ministre Diawara Adama qui les exhorte à s’organiser en entité spécialisée (cabinet, etc.) et qu’ils se concentrent sur la session à venir du CNRES. À ses pairs présidents et directeurs généraux de grandes écoles, il a souhaité qu’une réunion de la conférence des présidents des universités publiques et grandes écoles sur les formations doctorales et la gestion des stocks des doctorants entame la réflexion sur la planification des soutenances et leur gestion, une centralisation de la base de données sur les sujets de thèse pour une gestion efficace des redondances.
A la tutelle, il a souhaité que les premiers responsables des institutions d’enseignement supérieur soient associés aux différentes rencontres avec les docteurs non recrutés, si la situation devait perdurer. « Aux organisations dites syndicales nous voulons rappeler que leurs actions de perturbation impactent négativement l’insertion professionnelle des diplômés. En conséquence nous les invitons à changer de pratique et de méthode car seul le dialogue paie », a conclu le président de l’université polytechnique de Man.
Junior Oulai (correspondant)