«Anselmo bruit » a encore fait du bruit. Muet comme une carpe, depuis quelques semaines, Guillaume Soro, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a de nouveau donné de la voix. Dans une interview qu’il a accordée à « Générations nouvelles », un organe proche de lui, publiée hier, l’ex-président de l’Assemblée nationale a passé en revue l’actualité nationale. Avec condescendance, il s’est érigé en donneurs de leçons, n’hésitant pas un seul instant à brocarder ses alliés de l’opposition, qui ont décidé, à l’issue du dialogue politique, de participer aux élections législatives du 6 mars prochain. Ce que n’apprécie pas Guillaume Soro qui considère, dans son entendement, que l’opposition ivoirienne est incohérente dans sa logique, et qu’elle a floué le peuple de Côte d’Ivoire, car la logique de la désobéissance civile impose que l’opposition ivoirienne se retire de tout processus électoral. Manifestement, le patron de Générations et Peuples solidaires (GPS), n’a pas encore compris, qu’il y a un temps pour faire la guerre, et un temps pour faire la paix. Bien plus, il se félicite de la position radicale prise par ses partisans. « Notre mouvement a pris une telle position par soucis de cohérence ! Comment allions nous regarder les familles éplorées dans les yeux et leur dire que le régime …de Ouattara méritait à tous égards une reconnaissance de notre part ? J’ai si honte du mauvais exemple que nous donnons au monde entier», a-t-il martelé. C’est plutôt lui qui devrait avoir honte, car le projet le plus « pertinent » qu’il nourrissait pour son pays, c’était une …tentative de déstabilisation, pour ne pas dire un putsch, maquillé d’une insurrection populaire. Et après avoir clamé haut et fort qu’il n’y aurait pas d’élection le 31 octobre, il a perdu tout crédit, depuis que ce scrutin s’est tenu. Naturellement, il s’est attaqué encore, c’est son jeu favori, au président Alassane Ouattara, dont il continue de contester la brillante réélection à la présidentielle du 31 octobre dernier, avec plus de 94,27% des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 53,90 %. Si vilipender Ouattara peut soulager son spleen, tant mieux pour lui. La Côte d’Ivoire est, elle, déjà passée à autre chose. Elle a tourné la page de la belligérance pour ouvrir celle de la paix et de la réconciliation. A la vérité, Guillaume Soro est un homme aigri et isolé, qui perd chaque jour ses soutiens, petits ou grands. Sa confession sur Macron est un aveu d’impuissance qui en dit long sur le mal-être qu’il vit en ce moment : « Le président français avec qui je partage la proximité de la génération, et j’ai cru un instant de l’amitié, s’est fait le devoir de changer d’avis à un certain moment donné. Il a soutenu la raison du plus fort au détriment de la démocratie. J’ai noté les courriers de félicitation qu’il a adressés aux Présidents Ouattara et Condé. Ce faisant, il adoube les 3èmes mandats en Afrique au nom des intérêts économiques de la France. J’avoue que j’ai été remué. C’est un enseignement que je tire de ce combat ». Chassé de la France, et errant en Europe, Guillaume Soro s’apparente aujourd’hui à un soldat perdu, qui ne sait plus à quel saint se vouer. Même l’un de ses soutiens, les plus farouches, le Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), lui a tourné le dos, en disant clairement non à son projet de fusion de tous les mouvements satellites proches de lui. La descente aux enfers ne fait que commencer pour le natif de Ferkessédougou…
MK