L’opposition va-t-elle faire vivre aux Ivoiriens et à la communauté internationale un remake de 2020 où elle a jeté l’éponge devant Alassane Ouattara à la présidentielle de cette année ? Tout porte à le croire. Alors que nous sommes à deux ans et demi de la présidentielle de 2025, elle a commencé sa sorcellerie. Celle de discréditer la candidature du Président de la République, Alassane Ouattara, comme elle a tenté de le faire en 2020. Elle a ouvert déjà le débat nauséeux et nauséabond sur l’impossibilité pour le président d’être candidat à cette échéance à venir comme elle s’est acharnée à le faire en vain en 2020. Par la voix du Nouveau Réveil, elle a remis le couvert.
Le porte-voix du PDCI-RDA s’est interrogé, dans sa parution d’hier jeudi 30 mars, sur la possibilité d’un 4e mandat pour le numéro un ivoirien. Après avoir vainement parlé d’un 3e mandat en 2020, elle remet le couvert en évoquant cette fois-ci un 4e mandat. Alors qu’en fait, il n’en est rien. Si le chef de l’Etat décide de briguer un nouveau mandat en 2025, il en sera à un deuxième. Ni plus ni moins. Et non un 4e mandat comme le confrère veut le faire croire. D’autant plus qu’en 2016 la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une nouvelle Constitution. C’est cette nouvelle loi fondamentale adoptée en octobre 2016 qui a consacré, entre autres, la création d’un poste de vice-président, d’une deuxième chambre du Parlement qui est le Sénat, de la chambre des Rois et chefs traditionnels.
A l’époque, la loi avait été adoubée par les débutés du PDCI à l’Assemblée nationale. Henri Konan Bédié avait battu campagne pour la levée de l’âge limite pour être candidat à la présidentielle qui était de 75 ans. C’est cette nouvelle Constitution qui permet aujourd’hui à Henri Konan Bédié et à Laurent Gbagbo de rêver à nouveau à la magistrature suprême.
Toutes les jurisprudences dans le monde sont unanimes sur un fait. Une nouvelle loi suppose une nouvelle République dans laquelle tous les compteurs sont remis à zéro. En clair, cette nouvelle Constitution a fait entrer la Côte d’Ivoire dans l’ère de la 3e République. Si on s’en tient donc à ce nouveau décompte, logiquement et mathématiquement, le président de la République s’il décide de se porter à nouveau candidat, sera à son deuxième mandat de la 3e République.
Les cris d’orfraie de l’opposition ne peuvent rien changer aux décisions du président qui est l’unique maître de ce qu’il décidera de faire dans l’intérêt du pays et des Ivoiriens. Elle peut donc continuer à pleurnicher comme elle sait si bien le faire. Légalement, le Président Ouattara peut être candidat. Il n’y a aucun débat là-dessus. D’ailleurs le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé sur cette question. Et conformément à L’article 62 de la Constitution : « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ». Ce qui devrait en principe clore ce chapitre. Il ne sert donc à rien d’y revenir. Tout ce qui touche à l’éligibilité du président n’est qu’un faux débat et relève de la pure sorcellerie.
Cependant ce qu’il faut redouter, c’est l’aventure dans laquelle l’opposition veut à nouveau exposer le pays. Comme ce fut le cas à travers le mot d’ordre de désobéissance civile lancé à l’époque et dont les modalités n’ont pas été clairement définies aux militants. Plusieurs personnes ont perdu la vie à cette occasion. La Côte d’Ivoire elle-même est passée à côté du pire. Cette aventure ambiguë a failli déboucher sur un coup d’Etat civil par la création de l’éphémère Conseil national de la transition (CNT). La fermeté du pouvoir a mis le holà à cette imposture. Hier comme aujourd’hui, le débat du 4e mandat ne saurait prospérer. L’opposition ferait mieux de se concentrer sur les questions qui vaillent. Plutôt que de s’accrocher à des chimères.
Rahoul Sainfort