L’Oms craint une seconde vague en Afrique
L’exemple européen est encore sous nos yeux. Alors que le Vieux Continent fait face actuellement à une seconde vague de la pandémie de Covid-19, toute aussi meurtrière que la première vague, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) appelle l’Afrique à davantage de vigilance vis-à-vis de la pandémie. Surtout à l’approche des fêtes de fin d’année. En effet, alors que la fin de l’année approche et que de nombreuses familles africaines prévoient de se réunir, l’Oms recommande aux pays africains l’extrême vigilance face à une possible hausse du nombre de cas de coronavirus. Un appel qui intervient alors que 20 pays de la région connaissent déjà une augmentation du nombre de cas. « Après avoir enregistré une tendance à la baisse suivie d’un plateau, l’Afrique connaît une augmentation du nombre de cas depuis début octobre. Contrairement à la première vague qui a été déclenchée par des zones à risque élevé en Afrique subsaharienne, la récente hausse a lieu principalement dans la région nord-africaine, où les températures commencent à baisser », note l’instance mondiale de la santé, précisant que dans les 47 pays de la région africaine de l’Oms, 19 ont signalé une augmentation de plus 20 % de nouveaux cas au cours des derniers 28 jours par rapport aux quatre semaines précédentes. Néanmoins, 17 pays, précise-t-elle, enregistrent aussi une diminution de plus de 20 % du nombre de nouveaux cas au cours des derniers 28 jours, en comparaison des quatre semaines précédentes. Il y a aussi davantage de signalements d’infections et de décès de personnels de la santé, en particulier parmi les plus expérimentés d’entre eux. Les grands rassemblements et la mobilité ont été identifiés comme des facteurs de risque d’augmentation de la propagation de la Covid-19 et la saison des fêtes peut favoriser ces risques, résultant sur des évènements de super propagation. D’où cette autre recommandation de Dr Matshidiso Moeti : « Alors que nous nous approchons de la période de l’année lors de laquelle les gens se déplacent pour passer les fêtes ensemble, le risque de transmission de la Covid-19 est plus élevé. De nouveaux foyers de cas peuvent émerger dans des endroits qui n’ont pas été touchés jusqu’à présent, du fait des déplacements ou des rassemblements pour les festivités. Nous pouvons toutefois atténuer les risques en portant un masque, en limitant le nombre de personnes lors de réunions, en maintenant une distance physique avec les autres et en conservant une bonne hygiène des mains. Nous pouvons faire la fête, mais faisons-le en toute sécurité ». Le relâchement peut être dangereux ! Pour faire face à cette donne, l’instance mondiale de la santé appelle les États membres à mener des évaluations de risques au niveau infranational et à identifier les zones à haut risque. « En s’appuyant sur cette analyse, les gouvernements locaux peuvent adapter leurs mesures de santé publique et adopter un processus décisionnel flexible, estime-t-elle. L’Oms a aussi noté une tendance inquiétante de relâchement vis-à-vis des mesures de sécurité parmi les populations. « Face à la Covid-19, le relâchement peut être dangereux. En ce moment critique, alors que l’Afrique commence à voir une hausse du nombre de cas, nous avons besoin de redynamiser et nous réengager à porter des masques. Je sais que beaucoup trouvent les mesures de santé publique fastidieuses, mais sans l’action de chacun d’entre nous, l’Afrique risque de faire face à une nouvelle hausse des cas de Covid-19 », prévient Dr Moeti. Indiquant que dans le cadre d’un effort pour redynamiser les mesures de santé publique, l’Oms lance la campagne « A vos masques ! ». Une campagne qui ambitionne atteindre plus de 40 millions de jeunes en Afrique avec des messages positifs sur la bonne utilisation des masques à travers les réseaux sociaux, et de combattre le relâchement, la lassitude et l’incompréhension autour des mesures de prévention de la Covid19.
DAO MAÏMOUNA