Dans cette contribution, Kalilou Coulibaly, Ingénieur, MBA, DESS Administration des Affaires, met à nu l’attitude de certains Africains qui prônent le panafricanisme en militant pour la fin des rapports de l’Afrique avec la France qui en même temps sollicitent l’appui de la Russie.
1-Le panafricanisme, une doctrine disgracieuse de la vertu de la démocratie.
En général les panafricanistes tels que nous les connaissons, supportent l’instabilité chronique dans notre sous-région, ils sont constamment braqués contre les régimes civils, également contre les présidents élus selon les lois électorales dans chacun des pays membres de CEDEAO, plus particulièrement ayant des liens forts avec la France.
Ainsi donc, ne sommes-nous pas face à un déroulement d’une antithèse soutenue par des individus qui entretiennent un discours disgracieux à l’encontre de la démocratie occidentale adoptée par les pays de l’Afrique de l’Ouest surtout française, réputée être trop douce et généreuse en faveur de ceux qui la dénigrent et incitent à s’attaquer à son emblème, ses symboles, et ses valeurs en Afrique.
Pourtant les ressortissants des pays qui la soumettent à la vindicte publique, au sentiment anti-français sont en général, ceux ou leurs parents qui y vivent, et profitent le plus de son système social, de sa citoyenneté en tirant avantage de voyager facilement à travers le monde, mais au désavantage du pays qui l’octroie.
2- La dangerosité des sornettes des panafricains pro-russes.
Se taire, fait courir le risque d’accroître la liste des pays qui ont subi le déclin de la démocratie au profit des régimes militaires, encensés dans leurs actions par ces panafricanistes qui font l’apologie du régime autoritaire russe, favorable au pouvoir des juntes militaires issues des coups d’Etat, et aux accords de mercenariat armé en Afrique de l’Ouest .
Ce panafricanisme est un amalgame d’idéologie entre revendication souverainiste factice, et au soutien du système autoritariste russe.
Ce jeu de camouflage des panafricains, qui consiste à protester en revendiquant l’alternance démocratique, est en réalité une caution et une préférence pour une Russie surestimée, en substitution à la présence de la France en Afrique.
D’ailleurs, ces panafricains comme Kemi Seba et bien d’autres partisans de Poutine, des complices abonnés sur les réseaux sociaux qui se comptent par milliers aujourd’hui pour ne pas s’en cacher, multiplient de plus en plus les interventions anti-impérialistes, et favorables aux actions et aux intérêts du Kremlin.
Évidemment, dans sa quête de contamination à la subversion, une prolifération de canaux de communication relaient des discours déstabilisateurs, continuant de creuser un fossé entre l’Occident et les régimes africains, pour servir ainsi les intérêts russes sournois, consistant à installer une industrie de contrebande d’extraction massive de l’or africain, en Centrafrique, au Soudan, au Ghana, au Mali, au Burkina, en Guinée, comme en témoigne de nombreuses recherches sur le sujet. Source : https://globalinitiative.net
Un des intérêts russes pour ses projets aurifères en Afrique serait de créer, une monnaie forte avec la Chine, pour concurrencer les monnaies occidentales dans les échanges commerciaux à l’international.
Source:https://eurasiabusinessnews.com/2022/06/29/la-russie-et-la-chine-veulent-creer-une-nouvelle-monnaie-de-reserve/
3- La déstabilisation par l’instrumentalisation anti-française.
L’influence russe en Afrique de l’Ouest se traduit ainsi dans les rues de Bamako, de N’Djamena ou de Ouagadougou récemment, où des manifestants hostiles à la présence française, ont brandi des drapeaux russes, tout comme l’on peut la ressentir par sa matérialisation aussi, à travers des offensives médiatiques par des acteurs comme Franklin Nyamsi, Kemi Seba, Nathalie Yamb, Plucherie Gbalet, Maikoul Zodi, dont le fonctionnement peut être qualifié de djihadisme anti français, où les pratiquants incitent à s’attaquer aux intérêts de la France présents en Afrique.
Au Cameroun, la télévision panafricaine Afrique Média, se fait l’écho régulièrement des opinions de Kremlin dans le conflit avec l’Ukraine dont les invités sont les boucliers russes en Afrique comme Banda Kani, Kemi Seba et consorts.
La preuve en est faite, par cette invitation officielle de Kemi Seba pour participer à une conférence à l’institut des relations internationales MGIMO de Moscou, et cela révèle l’écho de l’importance que le pouvoir russe accorde aux perversions morales de l’invité.
Un triste vidéoblogueur, ayant été membre de plusieurs associations racistes, dissoutes par décret pour incitation à la haine, et adepte de l’action violente dans les années 2000 en France, indésirable au Maroc, au Sénégal, puis chassé pour ses propos désobligeants contre des chefs d’Etat africains, refoulé puis interdit de séjour en Côte d’Ivoire pour les mêmes motifs, pourquoi donc, un tel personnage si controversé, sans aucune légitimité, qui dénie aux autres leur mode de choix de vie, parce que sa philosophie de la souveraineté est contraire à la libre alliance des autres avec la France, puisse se révéler en un illustre invité des autorités russes, et pour quel scénario contre notre sous-région devenue le terreau pro-russe, par la bénédiction de certains régimes complexés d’assumer leur responsabilité historique.
Ce complexe est l’apanage malheureusement, de plusieurs pays francophones et anglophones sous l’influence du régime autoritariste de Poutine, qui n’hésitent pas à soutenir et diffuser des discours haineux d’appel à détester la présence française voire occidentale en Afrique, mais à quel prix ?
Kemi Seba dans son discours, a exposé plutôt sa mythomanie en prétendant être le leader de la jeunesse Africaine à cette tribune et de ce fait, tout aveu lui était devenu insupportable, au point qu’il ait perdu le contact avec la réalité, en créant son monde imaginaire avec une autre vérité, loin de la réalité des rapports actuels de l’Afrique avec l’Occident, rien que pour gagner l’investiture russe dans sa personne, pour mener son combat d’endoctrinement de nos jeunes par tous les moyens.
C’est avec quelques fragments de vérité, qu’il est apparu typiquement fragile, hyperémotif et soumis à une forte dépendance au regard, comme pour supplier ses hôtes russes, de lui accorder leur assentiment à son engagement pour servir leurs intérêts en Afrique contre la France.
4-Une appréciation déséquilibrée de la souveraineté.
Nous avons l’avantage dans la démocratie occidentale de connaître l’alternance tous les quatre ou cinq ans , qu’en est-il du président de la Russie au pouvoir depuis d’Etat depuis 25 ans, de la Chine qui vient de bénéficier de la prolongation de son pouvoir pour un 3eme mandat par le congrès, et non par le suffrage direct du peuple, pourtant ces deux mauvais exemples de la démocratie sont les préférés des pseudos souverainistes africains éperdus de folie.
Voilà ce que disait Thomas Sankara à propos de la souveraineté qui est le contraire de ce dont ces idéologues factices s’en réclament, je cite : « On nous accuse d’avoir des relations avec la Libye, c’est quand même curieux, voilà un Etat souverain, qui établit une relation avec un autre État souverain, qui les veut étroites, qui réussit à les avoir étroites, et on l’accuse … ».
Pourquoi donc, ces panafricanistes en veulent tant à la Côte d’Ivoire d’avoir des relations étroites avec la France, mais moins étroites que celles de Thomas Sankara avec la Libye puisqu’on peut s’en justifier par le fait que, même les chinois ont accès aux marchés publics ivoiriens.
Que recherchent-il donc à réinventer le souverainisme de leur maître ?
Ces binationaux panafricanistes, qui ne veulent paradoxalement pas renoncer à leur citoyenneté française, sont dans une adoration régie par des préceptes autres que, de ceux dont ils se réclament, sinon s’ils sont si fiers de la Russie, pourquoi ne s’enrôlent-ils donc pas pour acquérir la citoyenneté russe ouverte récemment par Moscou, à tous ceux qui désirent se battre pour elle ? Paradoxalement, Ils préfèrent plutôt garder la citoyenneté occidentale que d’acquérir celle de la Russie.
La sous-région ouest-africaine fait face à une organisation de mercenaires civils à la solde de la Russie, ayant des agissements douteux envers les chefs d’Etat influents de la sous-région, les propos de Kemi Seba contre le président ghanéen en dit long sur le sujet, mais en même temps, ils sont chargés de déstabiliser les pays qui soutiennent la France, pour favoriser le recul de la démocratie emprunte de l’occident, afin d’y accroître la présence russe comme ce fût au Mali.
5-Le PPA-CI, une organisation politique proche de la Russie.
Ahoua Don Melo du PPA-CI, est le responsable du BRICS de son parti. Et pourquoi une telle fonction si particulière ?
Est-ce vraiment un hasard le choix de la Russie, comme lieu de refuge de Don Melo sur un sigle qui désigne cinq pays qui relèvent de sa responsabilité, nous ne croyons pas.
Il s’y est installé après le push militaire en Guinée, où il occupait la fonction de conseiller de l’ex président Alpha Condé, reconnu également d’être un ami de la Russie et depuis, Don Melo entretient des relations étroites avec les Russes dans le cadre de ses activités politiques.
En science politique il n’y a rien d’anodin, encore moins quand il s’agit des relations internationales, et nous en avons le sentiment certain de l’intérêt que la Russie porte à l’Afrique de l’Ouest, mais qui est accompagné de notre crainte profonde, de ce en quoi, il pourrait être utile pour le PPA-CI, si ce n’est que la Russie l’aide à accéder au pouvoir d’Etat d’une façon ou d’une autre.
Mais d’évidence, les Russes ont une addiction traditionnelle au piratage informatique pour influencer les élections, les USA en 2016, la France en 2017ont fait les frais des cyberattaques dans le but de déstabiliser le scrutin présidentiel, et cette réalité a été établie par des chercheurs de Google, il y a peu de temps, sans compter celles dont l’Allemagne avait fait l’objet plusieurs fois, et qui ont été violemment dénoncées par Merkel en 2020 devant le parlement.
Au regard de ces exemples, une des interprétations de ce rapprochement du PPA-CI avec Moscou, nous renvoie à la CEI qui pourrait être une cible, en occurrence son système informatique, qui peut faire l’objet d’attaque pour déséquilibrer les résultats des prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire, créer un contentieux électoral aux conséquences incertaines, surtout avec une opposition disposée à tout détruire.
Si la Russie doit se venger, sa vengeance contre l’occident serait de faire perdre à la France un pays phare africain, comme elle est en train de perdre l’Ukraine un pays phare de son système géostratégique à cause du soutien des occidentaux.
Kalilou Coulibaly Ing, MBA, DESS administration des affaires.