Les écoles ivoiriennes dépourvues d’installations d’assainissement seront désormais dotées de latrines améliorées. L’opération vise 7403 établissements publics. L’annonce a été faite par la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité Anne Désirée Ouloto, lundi 7 septembre dernier, lors de la grande réunion de rentrée à Grand-Bassam. Le budget de l’année 2019, affecté à cet effet, était de 2,7 milliards de FCFA quand celui de 2020 s’élève à 4, 88 milliards de Fcfa. Elle a expliqué que son département ministériel est engagé à lutter contre la défécation à l’air libre qui est source de maladies. « Ce montant permettra de construire des latrines dans chaque école. En 2019, 1038 latrines ont été réalisées par le gouvernement. 1000 latrines communautaires ont également été réalisées par les populations ellesmêmes. Ce programme a permis de construire 3600 latrines dans 600 écoles et porte le nombre d’écoles disposant de latrines fonctionnelles de 2930 à 3530, soit un taux de 40,44% au lieu de 33% dans le passé », a-t-elle fait remarquer. Avant d’ajouter qu’elle va mettre tout en œuvre pour que les différentes écoles soient dotées de latrines modernes. Les statistiques, a-t-elle révélé, ne sont pas du tout reluisantes. 6,19 % des écoles préscolaires et 52% des écoles primaires sont dépourvues d’installation d’assainissement fonctionnel. Et 92,6 % des écoles communautaires ne disposent pas de toilettes fonctionnelles. Tandis que 56,4 % des écoles ivoiriennes sont carrément dépourvues d’installation d’assainissement. Ces statistiques scolaires datent de l’année scolaire 2018-2019. Les écoles communautaires ne sont pas en reste. 92,6 % d’entre elles ne disposent pas de toilettes fonctionnelles et 56,4% des écoles primaires sont dépourvues d’installations d’assainissement. Selon les Nations-Unies, plus 4,2 milliards de personnes vivent sans installation sanitaire gérée de manière sûre. L’Afrique de l’Ouest est une région qui regorge un nombre décroissant de personnes pratiquant la défécation à l’air libre. Une pratique qui consiste à utiliser la rivière locale ou la brousse comme toilette. « Selon l’enquête à indicateur multiple, le mix initié par le ministère du Plan, en 2016, révèle que le taux de défécation à l’air libre, au niveau national est de 22%. En milieu urbain, de 3%. En milieu rural, de 39% », a-t-elle expliqué. Sur la question du pourcentage de la population ayant accès à l’assainissement, la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité a également affirmé qu’il est de 32%, dont 39% en milieu urbain et 16 % en milieu rural. Pour protéger toutes ces populations, Anne Ouloto a indiqué que cette problématique est un défi pour le gouvernement engagé à mettre en œuvre les objectifs de développement durable.
ANZOUMANA CISSÉ