Chimène Zouzoua est une ivoirienne résidant en France. Volleyeuse internationale, elle porte un regard sur le niveau du volleyball ivoirien et prépose sa recette.
Le Patriote : Comment êtes-vous venue au volleyball ?
Chimène Zouzoua : J’ai commencé à pratiquer le volleyball un peu tard à l’âge de 14 ans en France. Pour la petite histoire, j’étais dans la cour de l’école pendant la recréation en train de discuter avec un élève qui ne voulait pas me rendre mon ballon de basket. J’ai pris le ballon et j’ai lancé sur le toit. Le professeur d’EPS, Jean Yves, qui a suivi la scène a crié mon nom ! J’avais même cru que j’allais me faire sermonner. Mais il m’a dit de venir à l’entrainement du volleyball. C’est comme ça, je suis devenue volleyeuse.
LP : Quel regard portez-vous sur le niveau du volleyball ivoirien ?
CZ : J’ai joué en France et aussi avec l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Le volleyball est encore à un niveau que je qualifierais d’amateur. On a encore du chemin à faire pour atteindre le niveau semi-professionnel. Il y a encore du boulot pour relever le niveau du volleyball ivoirien.
LP : Que faut-il faire pour avoir un meilleur niveau ?
CZ : Il a y a deux choses. Les infrastructures, c’est vrai des efforts ont été faits. Aujourd’hui, le championnat se joue en salle. Ce qui est à saluer mais je pense qu’il y a encore des efforts à faire pour avoir des infrastructures adéquates. Il y a aussi la formation qui me parait importante. Plus on forme, plus on aura la possibilité de relever le niveau du volleyball. On doit former, et les joueurs, et les formateurs. Pour donc résumer pour relever le niveau volleyball ivoirien, il faut des infrastructures adéquates et la formation.
LP : Il y a le cas des équipes engagées en coupes africaines qui peinent à exister.
CZ : Le niveau est fonction du championnat national. Je prends l’exemple des pays comme le Nigeria qui arrive à faire bonne impression dans les compétitions continentales. Ce pays va toujours avec deux équipes en dames. On a deux fois 14 filles qui se frottent au haut niveau. Il est tout à fait normal qu’elles gagnent en expérience. En Côte d’ivoire, on a 14 filles, toutes de l’ASEC, qui partent et qui reviennent. D’où la nécessité de la formation dont je parlais tantôt.
LP : Croyez-vous en un meilleur futur pour le volleyball ivoirien ?
CZ : J’ai bon espoir. J’ai appris qu’un accent sera mis sur la formation des jeunes. C’est intéressant de savoir qu’il y des gens qui ont une vision pour le développement du volleyball ivoirien en partant de la base. Je suis agréablement surpris par l’équipe hommes de l’INJS qui a une belle évolution en termes de jeu.
LP : Que peut apporter le volleyball à un pratiquant ? Au niveau personnel, qu’est-ce que ce sport vous a apporté ?
CZ : J’ai joué en équipe nationale de Côte d’Ivoire et c’est le plus beau cadeau pour moi. Je suis très contente de revenir sur ma terre natale et de jouer avec la Côte d’ivoire, mon pays. Le sport même, sur le plan professionnel, ouvre énormément de portes. Au volleyball, ce qui est intéressant, c’est qu’on privilégie le bien-être du sportif dans sa vie privée pour pouvoir faire de lui un athlète performant sur le terrain. On est d’accord que si on a des problèmes au travail ou en famille, ça va forcément se ressentir sur la prestation de l’athlète. Le volleyball, c’est le sport ou il y a plus d’intellectuels. Quand j’ai fait mes entretiens d’embauche, les recruteurs m’ont dit que c’est bien le fait d’avoir pratiqué le volleyball au haut niveau. Pour les recruteurs, cela veut dire que j’ai une gestion du stress qui est différente des personnes qui ne pratiquent pas le sport. C’est un atout. La gestion du stress au volleyball est très importante. Le volleyball et le tennis sont les seules disciplines sportives qui se jouent sur les fautes de l’adversaire. Le volleyball m’a apporté une gestion du stress différente au boulot. J’ai travaillé au PNB parce que tout simplement la personne que je côtoyais était un volleyeur. Grâce à cette relation, j’ai travaillé dans cette boite.
Par Zana Coulibaly