La toile bruit ! Depuis peu, après la mise en ligne d’une chanson d’Aïcha Koné, vantant les mérites (?) d’Assimi Goïta, le chef de la junte malienne, déclaré président de la transition le 28 mai dernier.
De l’avis de plusieurs observateurs, en sortant cette chanson, celle qui est considérée comme « la Diva », porte-étendard de la musique ivoirienne, fait fausse route. Elle est carrément à côté de la plaque en adoubant un chef putschiste qui maintient en prison, pour des raisons fallacieuses, 46 militaires ivoiriens.
Dans la chanson, Aïcha Koné qualifie le chef de file des putschistes de Bamako de « panafricaniste qui dit haut ce que les autres n’osent pas dire». Et que, c’est à ce titre qu’elle lui dédie celle chanson.
A la réalité, personne n’est contre le fait qu’en sa qualité d’artiste, Aïcha Koné fasse les éloges d’un homme. Surtout qu’elle en a fait pour bien d’autres personnalités africaines, sans que cela n’émeuve personne. Mais, à mettre sur le marché un tel opus au moment où ses compatriotes, des pères de famille, sont injustement détenus et qu’elle loue la bravoure de leur geôlier, cela choque la morale.
Aïcha Koné sait-elle que le Mali est dirigé en ce moment par un régime d’exception ? Une junte militaire qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme, qui peut supprimer une vie humaine sans remord ! Imaginons que ce soit un proche ou intime de la panafricaniste qu’elle est qui soit dans cette situation des 46 braves militaires ivoiriens, agirait-elle de la sorte ?
Aïcha Koné peut ne pas aimer Alassane Ouattara, c’est son droit le plus absolu. Mais-là, la question des 46 militaires est une affaire nationale. Oui ou non, n’est-elle plus patriote, de sorte à, à la limite, remercier le geôlier des militaires qui incarnent l’honneur et la dignité de la Côte d’Ivoire ?
Même si c’est son désamour pour Alassane Ouattara, qui l’amène à mener un tel combat, elle devrait, au moins penser à la vie, aux enfants et aux familles de ces militaires avant d’en savoir gré à Assimi Goïta qui les maintient, inutilement, au cachot. « C’est Dominique Ouattara qui m’a fait rentrer d’exil en Guinée pour prendre part à un gala de sa fondation Children of Africa ». Voilà ce qu’elle, Aïcha Koné, disait récemment pendant les préparatifs du spectacle de ses 40 ans de carrière. La Première Dame, l’épouse du président ivoirien, en lui permettant de retrouver la Côte d’Ivoire, pouvait rêver que Aïcha Koné apporte sa pierre au processus de cohésion et de développement que la Côte d’Ivoire a amorcé ! Mais, que nenni ! Jean Antoine Doudou.