« Hémopathies malignes en Afrique-Drépanocytose ». C’est sous ce thème que se tiendra, du 7 au 9 septembre prochain, en Côte d’Ivoire, plus précisément à Grand-Bassam, le 11ème congrès de la Société africaine francophone d’hématologie (SAFHEMA). Ces assises seront couplées avec le 6ème congrès de la Société ivoirienne d’hématologie-immunologie oncologie- transfusion sanguine (SIHIO-TS). En prélude à ces deux évènements, le président du comité d’organisation, Pr Koffi Gustave, chef du service d’hématologie du CHU du Yopougon, a animé hier une conférence de presse au CHU de Cocody, pour donner de plus amples détails. Il a expliqué que ce sera l’occasion encore pour les spécialités de plusieurs pays africains d’échanger sur les cancers solides et les cancers liquides, tous des problèmes de santé publique. « Il s’agira pour nous de partager nos expériences, de mettre en place des projets de recherche sous-régional afin de mutualiser nos efforts », a-t-il expliqué, faisant à ce cet effet un clin d’œil à la greffe de la moelle osseuses où, pour le moment seuls l’Afrique du Sud et le Nigeria en font. Une vingtaine de conférence et près de 205 communications orales, a indiqué le conférencier seront dites durant ces trois jours de rencontre dont l’un des points culminants sera l’assemblée générale élective du nouveau président de la SAFHEMA.
S’agissant principalement de la drépanocytose, Pr Koffi Gustave a indiqué qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui, malheureusement, a été longtemps ignoré. Cela, du fait que c’est une maladie essentiellement de la race noire. « L’état des lieux en ce qui concerne la drépanocytose est déprimant. C’est une maladie qui, pendant longtemps, n’a pas été une priorité. Le déclic est arrivé grâce au combat des Premières dames. A la suite de ce combat, l’OMS a déclaré la maladie comme un problème de santé publique et fait trois recommandations. Il s’agit du dépistage systématique de tous les nouveaux nés ; la construction d’un centre dédié à la prise en charge de la maladie et la mise en place d’un programme spécial pour la maladie », a expliqué le conférencier, regrettant que ces directives ne soient pas encore mises en œuvre par la Côte d’Ivoire. Pis, avec la fermeture du CHU de Yopougon pour réhabilitation, ce sont près de 14 000 drépanocytaires qui se trouvent dans la nature. Car ce CHU abritait le plus grand service d’hématologie où ces malades étaient pris en charge. Le site du CHU de Cocody où a été délocalisé le service, étant exigu.
Dao Maïmouna