Les « Immortels » planchent sur l’action de l’homme sur l’environnement
C’est une assise qui vaut son pesant d’or ! Le Forum science et culture, initié par l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Ascad) qui se tient du 25 au 28 janvier 2021 à l’hôtel Palmclub d’Abidjan-Cocody. Trois jours durant, « Immortels » (membres de l’Ascad) et universitaires croisent leurs regards sur des questions essentielles de la science et de la culture ; en somme, sur la vie de l’être humain sur la terre. En marge de la journée inaugurale de cette rencontre, lundi dernier, le Pr Antoine Hauhouot-Asseypo, président de l’Ascad, a développé les enjeux d’un tel forum. « Nous sommes une académie qui est financée par l’Etat de Côte d’Ivoire. Nous sommes une société savante. L’enjeu principal est de participer au développement de notre pays. Il nous faut avancer des idées et apporter des innovations. Nous essayons de faire des ouvertures pour apporter notre pierre à l’édifice. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une ère qu’on appelle l’anthropocène. C’est-à-dire une ère dans laquelle l’homme devient destructeur de son propre environnement voire sa propre écologie ». La science et la culture, deux domaines primordiaux pour l’humanité Pour le Pr Joachim Agbroffia qui traitait le thème : « Découverte traditionnelle de nouveaux médicaments en situation d’adversité », il a informé l’auditoire qu’il a mené des recherches sur les mécanismes de découvertes et la pratique de la médecine traditionnelle mettant en situation les plantes et les animaux. «J’ai compris que la nature nous parle. Il y a une communication végétale », a-t-il fait savoir. Par ailleurs, il recommande que l’accent soit mis sur les nouvelles relations vibrationnelles à l’unisson avec toutes les composantes du monde. Le Pr Samuel Gadegbekou, il a axé sa communication sur la Covid-19. Selon le médecin qu’il est, cette pandémie n’est pas encore maitrisée. « Personne ne maitrise la Covid-19. C’est un virus que l’on vient de connaître et les scientifiques ne savent pas de quoi il s’agit, du point de vue de ses capacités que de ses mutations ». Il n’a pas manqué d’inviter les Africains à réfléchir pour trouver les remèdes des maladies émergentes. « C’est un cycle. Nous sommes dans le cycle des virus. Il faut que l’Afrique ait des centres de recherches. Il faut avoir la technologie vaccinale pour fabriquer nos vaccins. L’académie s’active à faire le raccourci. Nous avons eu l’Ebola en 2014 et en 2019, c’est le coronavirus. Dans 3, 4 ans, nous aurons peut-être une autre pandémie. Qu’allons-nous faire si jamais cela ne touche pas l’Europe et les EtatsUnis ? Qui va faire les recherches à notre place ? » Il s’est surtout désolé que la Côte d’Ivoire n’abrite pas le centre pour le contrôle et la prévention des maladies, finalement implanté en Ethiopie. Hier, les travaux ont porté sur « la Covid-19 au confluent de la science et de la culture ». Jeudi, jour de clôture du forum, plusieurs activités seront au menu. Ainsi que la remise des bourses Ascad pour l’année 2020 ; l’inscription au Palmarès Ascad des artistes Bailly Spinto, feue Rose-Marie Guiraud et Adepo Yapo. La leçon inaugurale portera sur « le changement climatique et devenir de l’humanité ».
JEAN-ANTOINE DOUDOU