“Je lance un appel à la responsabilité de tous. Je demande à mes parents d’avoir pitié de notre région et aux élus, cadres d’aimer un peu le Moronou. Qu’ils ne sacrifient pas la région au profit de leurs ambitions personnelles. J’appelle au calme, pour que le Moronou retrouve son vivre ensemble et aspire à son développement, avec l’appui et le soutien de tous ». C’est le message fort qu’a lancé, vendredi dernier, l’inspecteur général d’État, Ahoua N’Doli Théophile, à ses frères et sœurs de Bongouanou. Revenant, ce jour-là, du lancement de la campagne du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, à Bouaké, il est tombé dans la soirée à Bongouanou, sur un conflit entre les populations locales. Des affrontements qui faisaient suite au mot d’ordre de désobéissance civile suivi par la jeunesse de l’opposition à travers les barricades de voies, afin de paralyser la ville. Ce qui n’était pas du goût de la jeunesse proche du RHDP. En tant que cadre et leader de la région, il s’est aussitôt impliqué dans la résolution de ce conflit, qui tendait vers un affrontement intercommunautaire entre autochtones agnis et allogènes malinkés. Ainsi, il a réuni le 17 octobre, ses proches collaborateurs de la coordination régionale du Rhdp du Moronou, la jeunesse de ce parti et des responsables des commerçants, pour leur faire passer un message d’apaisement. Il a déploré la politique de la terre brûlée qui a lieu actuellement dans la région et fustigé le fait que certains cadres manipulent les jeunes. A ces ceux-ci, il a été clair en leur demandant de plus se préoccuper de leur avenir que des débats qui les mettront en retard. Ainsi, il a invité la jeunesse du Rhdp à rester calme et à ne pas réagir aux provocations. Mieux, il les a mis en mission, afin de convaincre leurs camarades de l’opposition que leur avenir ne se trouve pas dans les rues. Surtout, l’Inspecteur général d’État a souhaité que les cadres ne transforment pas le combat politique en combat ethnique. Présidente du Conseil national des jeunes de Bongouanou, Zadi Estelle a signalé qu’une tournée se fera dans toutes les localités de la région avec les présidents des jeunes et des leaders de cette frange de la population, afin de faire baisser la tension. Bamba Seydou, président des commerçants, a déploré que sur l’ensemble du territoire, quand il y a des marches ou mouvements de foule, ce soit toujours les commerçants qui payent le lourd tribut. Le bilan définitif de ces échauffourées fait état de 3 morts et 26 blessés. Sans oublier d’importants dégâts matériels. Une partie de la résidence d’Affi N’guessan, un établissement solaire et de nombreux commerces sont partis en fumée.
AGNÈS KOUAHO CORRESPONDANT