La disparition d’Hamed Bakayoko est assurément une perte immense pour sa ville d’origine, Séguéla. L’ancien Premier ministre était la cheville ouvrière du développement de la ville de cette localité dont il était le député, et au-delà de toute la région du Worodougou. Que ce soit sur le plan économique, éducatif ou même politique, HamBak était le pilier du développement de cette région en qui les populations plaçaient de grands espoirs. Au nombre des réalisations de l’ex-Premier ministre ivoirien sur la terre de ses ancêtres, on peut noter au plan éducatif, la construction du lycée moderne des jeunes filles de Séguéla où sa contribution fut significative. Cet établissement d’excellence d’un coût de 1,5 milliard de FCFA, est en effet un don de feu Hamed Bakayoko à travers la fondation Mayama.
Ensuite, Hamed Bakayoko a fortement contribué à l’autonomisation de nombreux jeunes dans le Worodougou avec la mise en place de fonds d’aide ayant permis à des centaines de bénéficiaires de mener des activités génératrices de revenus. Mieux, sur le plan social, l’illustre disparu soutenait financièrement de nombreuses personnes vulnérables dans cette région. Dans le domaine politique, HamBak était perçu comme une figure emblématique et charismatique de tout le district du Woroba. En ce sens qu’il était considéré comme un trait d’union entre les générations et les différentes sensibilités politiques de la localité, mais également un pont pour le développement infrastructurel de la région. Pour toutes les couches de la société vivant à Séguéla, la brusque disparition du ‘’Golden Boy’’ fut un coup de massue dont elles ont du mal à se remettre. « On a perdu un homme irremplaçable, une valeur sûre qui avait commencé, de par sa position au sommet, à aider au développement de la ville. De son vivant, plusieurs infrastructures routières ont vu le jour. Aujourd’hui par contre, les travaux de toutes celles qui étaient en cours de réalisation se sont arrêtés ; notamment ceux de l’aéroport et de certaines voies importantes de la ville. On ne sait pas qui va aider Séguéla à se développer. C’est sur lui qu’on comptait » déplore Nielbin Touré un habitant de Séguéla, faisant allusion aux travaux de bitumage entamés et non achevés depuis la disparition de l’ex-Premier ministre. Ce sentiment de désolation empreint d’un goût d’inachevé, qui augure de lendemains incertains, est partagé par les élèves du lycée moderne des jeunes filles. « On ne sait plus ce qu’on va devenir, papa Hamed Bakayoko nous avait tout donné. Des salles de classe bien équipées, un car pour notre transport gratuit, une cantine gratuite et un internat qui attend d’être ouvert depuis », pleure Kouakou Marceline Aka avant d’ajouter que l’ancien Premier ministre avait promis de son vivant, des bourses d’études pour des universités européennes et américaines pour les meilleures bachelières ; mais hélas. Tout cela semble désormais hypothétique. En clair, la disparition d’Hamed Bakayoko, le Golden Boy, est un véritable coup dur pour les populations de Worodougou et du District du Woroba en général. « Personne ne peut le remplacer » clament les habitants de Séguéla. Conscients qu’ils sont que les multiples actions sociales d’Hamed Bakayoko, et sa proximité avec elles, leur manquent énormément. A Séguéla, là où il repose à jamais, l’ombre d’Hamed Bakayoko plane fortement…
D. KONATE