Un constat effarant. Alors que le milieu familial est censé être le cadre le plus sûr pour le développement harmonieux de la mère et de l’enfant, c’est dans ce lieu que les femmes subissent le plus de violence. C’est ce que révèle une étude faite sur les violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire et dont les résultats ont été dévoilés par la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Pr Bakayko-Ly Ramata, dans sa déclaration relative à la commémoration de la 31ème édition des 16 jours d’activisme. « En effet, l’étude sur les déterminants sociaux de la prévalence et de l’accentuation des violences basées sur le genre (Vbg) en situation d’urgence en Côte d’Ivoire réalisée en 2020 souligne que les principaux auteurs des Vbg sont dans le milieu familial pour 67,1% de cas », a dénoncé la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Une situation qui s’est empirée avec la pandémie de la Covid-19 « où les femmes et les enfants sont contraints de vivre enfermés avec leurs bourreaux ». C’est pourquoi, à côté du thème mondial « « Tous Unis ; 2020 : Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! », la Côte d’Ivoire a choisi comme thème national : « Zéro violence domestique : Je m’engage ». Dans le contexte ivoirien, la persistance de certaines pratiques néfastes à l’égard des femmes, a poursuivi l’émissaire du gouvernement, est due à une certaine perception des communautés sur le statut, le rôle de la femme ainsi que de la fille dans la société en général et dans les ménages en particulier. Toute chose qui n’est pas prêt de changer sans actions fortes de la part du gouvernement et des activistes. « En effet, selon les résultats du système de gestion des données sur les violences basées sur le genre de 2019, sur 3184 cas pris en charge, 2168 cas sont des cas de violences domestiques. Ce qui représente un taux de 68,09%, » a signalé le Pr Bakayoko-Ly Ramata. Qui poursuit pou dire que ce genre de violence semble endémique en Côte d’Ivoire, eu égard aux statistiques. « L’enquête nationale réalisée en 2018 sur les violences faites aux enfants en Côte d’Ivoire révèle que 29,9% de filles ont déclaré avoir subi la violence physique perpétrée par un parent, un tuteur ou un membre adulte de la famille et 45,3% ont déclaré avoir été témoin de violence physique à la maison sur des enfants avant l’âge de 18 ans », a-t-elle déploré. Les violences de genre, dénonce la première responsable des femmes en Côte d’Ivoire, portent préjudices aux droits de la femme et de la fille à la vie. Le monde, exhorte-t-elle, doit faire face à ces violences avec plus de détermination. C’est ainsi, qu’outre l’existence de 62 plateformes de lutte contre les Vbg sur toute l’étendue du territoire, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant met à la disposition de tous, un numéro vert pour dénoncer, orienter et informer. Il s’agit de la ligne 1308, gratuite, disponible 24 heures sur 24, à partir de tous les téléphones.
DAO MAÏMOUNA